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Le monde de l’art, la nouvelle cible des activistes écologiques

Depuis plusieurs semaines, une avalanche d’attaques d’activistes écologistes parcourt le continent européen. Des attaques ciblées et réfléchies. Derrière ces coups d'éclat, quel objet précis possèdent ces actes ?


Des militants du groupe Just Stop Oil bloquant une route à Londres le 27 octobre 2022, l'une de leurs nombreuses actions. (JEFF J MITCHELL / GETTY IMAGES EUROPE / Getty Images via AFP)

“Just Stop Oil”, une association d’origine britannique, naît en février 2022 pour protester contre l’inaction des gouvernements occidentaux. De par ses actions, elle est médiatisée par la presse, les journaux télévisés ou encore les réseaux sociaux, réunissant une audience d’un peu plus de 40 millions d'utilisateurs sur Instagram par exemple. Elle se mobilise contre le gouvernement anglais qui ne "répondrait pas à ses devoirs fondamentaux", et notamment ceux visant à la protection des citoyens face à une crise climatique avérée. “Just Stop Oil”, entend responsabiliser le gouvernement à prendre des décisions, se tourner vers d'autres politiques ou encore respecter les engagements de la COP 27.

Par conséquent, l'association se rebelle contre la production de gaz et d’essence impactant de manière irréversible l’environnement. Elle s’oppose notamment aux deux géants du pétrole : Barclay et Shell, et appelle le gouvernement à favoriser le développement des recherches et innovations dans la production d'énergies renouvelables.


Adoption d’actions radicales et marquantes


Il est nécessaire d'appuyer un point important. Le mouvement ne cible pas simplement l’art, mais se diversifie. De nombreux moyens comme le blocage de routes, les opérations de regroupement ou d’attaques ciblées sur des marques de luxe sont utilisés. (comme les vitrines de magasins Rolex ou encore Aston Martin, récemment aspergées de peinture orange)



Une militante du collectif Just Stop Oil après une action visant une concession Aston Martin, à Londres le 16 octobre 2022. (ISABEL INFANTES / AFP)

L’art, un outil de réaction instantané


Néanmoins, l’art est un pouvoir, possède une forte influence culturelle. C'est pour cette raison que l'association s'est grandement focalisée sur les musées. Toucher aux œuvres d'art est une attaque symbolique. Ici, les activistes ne s'opposent pas à l’art en soi, mais usent intelligemment la notoriété de ces œuvres. Par conséquent, les œuvres d’art représentent un simple impact médiatique immédiat. Ces mises en scène ont été le moyen choisi pour faire connaître l'association dans plusieurs pays et permettre la diffusion de leurs idéaux activistes.

Or, ces multiples attaques ouvrent des controverses. Pourquoi s’attaquer à des œuvres prestigieuses au lieu de choisir d'autres formes d'action ? Pourquoi prôner être une association non violente, alors qu’elle s’attaque à des biens de valeur ? Face à de nombreuses critiques, la protection de l’art serait-elle plus importante que celle de la planète et de ses Hommes ?

Chaque "attaque" est suivie d’une explication légitimant l’action. Ainsi, les arguments prônés par le mouvement, sont fondés d’une part, sur une sensibilisation accrue de la crise climatique, mais d’autre part, sur le souhait de sensibiliser les citoyens et le gouvernement sur l’immigration climatique.

En ce moment même par exemple, au Pakistan, plus de 33 millions d’hommes, de femmes et d’enfants, sont contraints d’abandonner leur pays inondé. Une étude a montré qu'en 2050, il y aura plus de 50 millions de réfugiés climatiques, un chiffre encore négligé par le gouvernement britannique….


Un mouvement de plus en plus transnational


L'association fait sensation en Europe. Par une montée en puissance des mouvements sociaux via les réseaux sociaux, elle se déterritorialise, n’impactant plus seulement l'Angleterre, mais dix autres pays (comme l’Allemagne, Suisse, Norvège encore les pays bas). De ce fait, par le réseau A22, de nombreuses associations, venues de chaque pays européen, s’emparent de la cause de “Just Stop Oil” pour sauver l’humanité. C’est un système de partage des causes, avec pour objectifs de les partager, les coordonner afin de recueillir un plus grand impact.

En France, c'est l'association "Dernière Rénovation” qui s'inspire de l'association britannique. Elle a notamment attaqué la statue “Horse and Rider” de l’artiste Charles Ray, située en face de la Bourse du commerce. Par cette transnationalité, plusieurs œuvres mondialement connues sont ciblées par le mouvement. Le 14 octobre dernier, c'est le très reconnu tableau "Les tournesols" de Van Gogh, conservé à la National Gallery de Londres, qui est visé.


Des militantes du groupe de campagne pour le climat Just Stop Oil, sous les «Tournesols» de Vincent van Gogh à la National Gallery (Londres) le 14 octobre. (AP)

L’ Allemagne a été touchée le 23 octobre. Plus précisément "Les Meules" de Claude Monet, exposé au musée Barberini de Potsdam. Les Pays-bas eux, le 27 octobre, au musée Mauritshuis de la Haye, avec le célèbre tableau de Johannes Vermeer "La Jeune fille à la perle". Récemment, dans la Galerie nationale d'Oslo, c'est "Le cri" de Munch qui est volontairement choisi comme cible pour renforcer l’acte avec la formulation “I scream for people dying” et “I scream when lawmakers ignore science”.

Ces actions à l’encontre des œuvres d'art sont accompagnées de différents projectiles. On retrouve de la soupe de tomates, de la pomme de terre hachée, des gâteaux à la crème ou encore de la peinture orange. Tout cela est généralement suivi par une vidéo montrant un activiste se collant un membre ou la tête au tableau avec de la glue.


Ces mises en scène, volontairement choquantes, visent à être médiatisées. Cette propagande violente, relayée par les réseaux sociaux, même si elle s'avère être efficace, reste un sujet de controverse, car ces agissements peuvent être assimilés à un buzz et inciter d’autres individus, non militants, à la violence.


Jade Teboul



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