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Angleterre : L’impact de l’exposition des enfants à la pornographie

Un rapport de la commissaire à l’enfance Rachel de Souza sur l’exposititon des jeunes à la pornographie a remué toute l’Angleterre. Paru le 31 janvier dernier, il met en évidence la nécessité de protéger les enfants des plateformes de vidéos pornographiques.

47 % des personnes interrogées estiment que les filles « s’attendent » à ce que les rapports sexuels impliquent une agression physique. Adobe stock

L’enquête réalisée auprès de 1000 adolescents s’est tenue de novembre 2022 à janvier 2023. Les chiffres qui en ressortent sont accablants. Un enfant sur 10 aurait vu de la pornographie à l’âge de 9 ans. La commissaire explique que l’exposition à ces contenus est aujourd’hui banalisée puisque la moyenne d’âge à laquelle les jeunes regardent pour la première fois des vidéos pornographiques est de 13 ans. La pornographie est de plus en plus violente et cela impacte la vision des adolescents sur les relations sexuelles. 42% des personnes interrogées lors de l’enquête estiment que les filles “apprécient” les actes d’agression sexuelle. Le rapport montre que le visionnage fréquent de ces contenus entraînent chez les adolescents une tendance aux actes sexuels agressifs. Les jeunes interrogés expliquent eux-mêmes leurs inquiétudes quant à leur compréhension de la différence entre plaisir et mal. La pornographie ne se cantonne plus seulement aux sites pornographiques mais aussi aux réseaux sociaux. Ce type de contenus est de plus en plus présent sur les plateformes telles que Twitter, Instagram ou encore Snapchat. Souvent présents sur les réseaux sociaux avant 13 ans, les enfants et adolescents sont donc exposés à divers contenus pornographiques très facilement.


Quelles solutions ?


En Angleterre, de nouveaux amendements de la “Online Safety Bill” ont été votés pour obliger les plateformes à protéger les enfants contre l’accès à des contenus préjudiciables et à expliciter la manière dont elles feront appliquer ces règles. De plus, des amendements vont permettre à l’OFCOM, l’autorité de régulation du Royaume-Uni, d’exiger des entreprises productrices de pornographie de trouver des technologies pour prévenir, identifier et supprimer les contenus liés à l'exploitation et à l'abus sexuels des enfants.


La France va, elle aussi, mettre en place un système pour protéger les enfants en ligne. Le “double anonymat” sera appliqué à certaines plateformes à partir du mois de mars afin de vérifier l’âge des internautes. D’après Jean-Noël Barrot, ministre délégué chargé du numérique : « Celui qui fournit l’attestation de majorité ne sait pas ce pour quoi elle va être utilisée. Ce peut être un opérateur télécom, un fournisseur d’identité numérique ou tout autre organisme susceptible d’attester de la majorité d’une personne. Et le site sur lequel l’attestation est utilisée ne connaît pas l’identité de la personne. C’est cela le principe de double anonymat. » Ce nouveau système permettra d’empêcher l’accès des sites pornographiques aux mineurs qui ne devaient réaliser jusqu’à présent qu’une simple déclaration sur l’honneur. Cette nouvelle technologie de vérification d’identité peut s’avérer être à double tranchant puisqu'elle doit respecter la protection de la vie privée des internautes, mais aussi contrer les systèmes de VPN.


Il n’y a donc pour l’instant aucune solution idéale pour faire front contre l’exposition des enfants aux contenus pornographiques. Les gouvernements doivent réussir à agir pour protéger les enfants et les jeunes adolescents sans entraver la liberté d’expression du reste des internautes.


Saskia Juigner Doubinsky




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