Le mois-dernier, le président de la faculté Stéphane Braconnier, accompagné de la vice-présidente en charge des Affaires internationales Emmanuelle Chevreau a reçu les étudiants ukrainiens présents à l’université. L’objectif : manifester le « soutien de la communauté universitaire », et discuter des possibles aides à apporter. En parallèle, les associations étudiantes proposent aussi des dispositifs humanitaires à leur échelle…
© Compte Instagram @assasuniversite, le Président Stéphane Braconnier et des étudiants ukrainiens
Panthéon-Assas s’est finalement positionné concernant le conflit ukrainien. Le 4 mars 2022, par un vote unanime, le Conseil scientifique a décidé de suspendre toutes ses activités au sein des Collèges Universitaires Français de Russie. Dès lors, la mobilisation de la présidence de l’Université et des étudiants est devenue de plus en plus forte.
Plusieurs étudiants Erasmus de l’université parisienne se trouvent confrontés au problème, ce qui a poussé l’administration assassienne à mettre en place plusieurs dispositifs pour épauler directement les réfugiés. Ainsi, le site internet de l’Université précise que « des enseignants et des étudiants se mobilisent pour héberger ceux et celles en grande difficulté. Une cellule centralise les demandes via un mail d'urgence et met rapidement en contact avec les aidants les étudiants ou enseignants qui se manisfestent ». Des aides psychologiques et médicales sont également mises à disposition, notamment pour soutenir les étudiants venus d’Ukraine dans cette épreuve.
« On se devait de mettre en place de telle initiatives »
© Compte Instagram @vostokassas, collecte de fonds pour l'Ukraine
En parallèle, les étudiants se sont eux-aussi mobilisés pour apporter leur aide aux réfugiés ukrainiens. Par exemple, Vostok Assas, association promouvant la culture d’Europe de l’Est au sein de la faculté, a organisé une collecte de fonds sur internet. Le co-président de l’association, Piotr Golaszewski, affirme avoir « essayé de mettre en place assez rapidement des collectes, aussi bien de matériel que d’argent, afin de soutenir les personnes impactées par cette guerre ». L’organisation de cette campagne humanitaire a débuté lorsque l’association a décidé de contacter une paroisse ukrainienne à Paris, qui organisait des convois afin de transporter directement les dons de nourriture, vêtements, ou encore médicaments jusqu’en Europe de l’Est. Les dons financés sont eux entièrement reversés à la Croix Rouge ukrainienne.
« On se devait de mettre en place de telles initiatives, afin de sensibiliser les étudiants au conflit qui ravage l’Ukraine », poursuit Piotr. « D’un côté parce qu’on voulait le faire à titre personnel, et de l’autre parce que l’association se devait de mettre une telle action sur pieds, dans la mesure où le conflit touche directement certains membres de l’association. Nous voyons effectivement tous les pays de l’Est comme un ensemble de pays proches par la culture, la langue… On se sentait tous particulièrement touchés ». Amnesty Assas International , association étudiante humanitaire a elle aussi fait un appel aux dons. L’association a aussi produit un article sur la situation, ainsi que sur la notion de « crimes de guerre ». S’ajoutent à ces actions d’autres collectes de dons mises en place de manière ponctuelle à l’université, par exemple des ventes de gâteaux organisés par les étudiants assassiens.
« On se sentait tous particulièrement touchés »
Le conflit ukrainien a eu des répercussions sans précédent sur les pays membres de l’Union européenne, principalement à cause de l’arrêt de l’utilisation du gaz russe et des pénuries engendrées par l’arrêt de la production en Ukraine, mais aussi d’un point de vue émotionnel pour les européens originaires d’Ukraine. Entamé en 2014 avec l’annexion de la Crimée, le conflit connaît une recrudescence en février 2022 avec le lancement d’une opération militaire russe en Ukraine. Les sanctions de la communauté internationale à l’encontre du gouvernement de Vladimir Poutine se sont multipliées, tandis que les civils ukrainiens ont essuyé des pertes monumentales.
Selon les Nations Unies, le nombre de réfugiés a dépassé la barre des 4 millions, dont 60 000 déplacés ont été accueillis en France, une importante partie étant hébergée chez l’habitant. Alors que le conflit dure depuis déjà 3 mois, les inquiétudes subsistent chez les réfugiés et individus liés à la culture slave. Reste à savoir jusqu’à quel point des initiatives peuvent continuer à être mises en place, face à ces étudiants qui ont besoin de soutien. Notons que la cagnotte de Vostok Assas est toujours ouverte pour ceux qui souhaitent apporter leur aide.
Emma Téreygeol