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Partir en Erasmus en période de pandémie : L’expérience de Witold, étudiant polonais en France (1)


Arcachon.


Erasmus+ est un programme pour l’éducation, la formation, la jeunesse et le sport financé par l’Union européenne depuis sa création il y a 34 ans, en 1987. À travers un soutien financier, le programme a pour objectif principal d’accorder à des jeunes de moins de 30 ans (étudiants, personnels, stagiaires) l’opportunité d’effectuer un séjour dans l’un des 34 pays partenaires du programme ( 27 pays membres de l’Union européenne auxquels s’ajoutent la Serbie, la Macédoine du Nord, la Turquie, le Liechtenstein, l’Islande, le Royaume-Uni et la Norvège). En 2019, plus de 9 millions de jeunes avaient bénéficié du programme Erasmus+, dont 4,4 millions d’étudiants. Si la France est le premier pays envoyant des étudiants en programme Erasmus+ (57 087 en 2019 selon le site Toute l’Europe), elle reçoit également un nombre important d’étudiants étrangers. C’est le cas de Witold, étudiant polonais à l’Université Paris II Panthéon Assas. L’objectif de cet article est non seulement de vous faire part d’un témoignage très intéressant, mais aussi de mettre en lumière le quotidien à la fois enrichissant et difficile d’un étudiant Erasmus en France. En tant qu’étudiant, nous côtoyons souvent dans nos cours des jeunes étrangers bénéficiant du programme Erasmus+ sans parfois avoir de réels échanges avec eux. C’est pourquoi nous avons décidé d’aller à la rencontre de Witold, qui de surcroît a vécu son séjour en France dans le contexte de la crise sanitaire.



Melchior : « Bonjour Witold. Parle nous de toi et de ton expérience d’étudiant Erasmus en général. »


Witold : « Je suis arrivé ici en janvier juste après les nouvelles restrictions du covid. Au début j’avais quelques inquiétudes sur le fait de savoir si j’allais pouvoir bien profiter de mon séjour. C’était vraiment une période difficile janvier/février mais très rapidement j’ai trouvé des amis ici. J’ai reçu des messages d’Assas que les cours seraient réalisés en présentiel. J’étais très heureux de cela. En Pologne les universités sont fermées depuis mars 2020 alors pour moi c’était vraiment une expérience extraordinaire de revenir à l’université même si tous les étudiants ne pouvaient pas venir; c’était important d’avoir des contacts avec les autres étudiants. C’était aussi très sympa de se retrouver dans la résidence des étudiants où nous avions beaucoup d’activités, de contact, nous pouvions passer du temps ensemble, et durant la période de couvre-feu à 18h c’était vraiment très important.»


Victoria : « Merci pour ta présentation Witold. S’agissant de ton expérience Erasmus, pourquoi tu as décidé d’en faire un et pourquoi la France ?»

Witold : « J’ai toujours voulu faire des échanges, je pense que c’est une très bonne méthode pour faire connaissance avec des nouvelles personnes, des nouvelles coutumes, des cours que l’on a pas dans notre pays comme les cours sur la politique française, c’est très enrichissant de faire connaissance de la perspective française sur les sujets européens. Mais c’est surtout ma volonté de découvrir quelque chose de nouveau, pour moi c’était très naturel de faire ça.

Pourquoi la France ? J’apprends le français depuis le lycée donc j’ai toujours voulu faire la connaissance de la culture française. C’est pourquoi j’ai saisi cette opportunité. C’est très intéressant de vivre sur Paris, de participer à des classes de l’une des meilleures universités en France. »

Victoria : « D’accord, parce que du coup toi quand tu t’es projeté en France c’était Paris, est-ce que tu as regardé d’autres villes françaises ? Ou tu voulais vraiment venir à Assas, à Paris ? »

Witold : « Alors en Pologne la procédure est que l’on peut choisir trois universités de préférence; Assas c’était mon premier choix, j’ai postulé également sur Aix-en-Provence et Strasbourg. »


Victoria : « D’accord super merci beaucoup ! »



Paris.


Melchior : « Ok. Est-ce que tu pourrais dire que tu as vécu un choc culturel en arrivant sur Paris et à l’université d’Assas ou est-ce que finalement tu n’as pas été plus surpris que ça, tu t’es vite intégré ? »

Witold : « Ce n’était pas un choc culturel parce que je suis déjà venu en France plusieurs fois, ni dans la résidence où je suis car on a vraiment une ambiance multiculturelle. Mais c’était sympa et intéressant pour moi de découvrir quelque chose de nouveau chaque jour. Ce n’était pas un choc mais c’était vraiment une période intense de nouvelles découvertes. Mais si c’était un choc culturel, c’était au niveau des restrictions parce que je n’étais pas habituée du couvre-feu. C’était la première fois que j’ai vécu le couvre-feu. »

Victoria : « Nous non plus on n’était pas habitués ! »


Melchior : « Est-ce qu’en France il y a des choses qui t’ont manqué de la Pologne ? »


Witold : « La famille, les amis. Mais grâce aux réseaux sociaux, surtout WhatsApp, on a beaucoup de contacts presque chaque jour. Maintenant c’est beaucoup plus facile pour la santé mentale car ce n’est pas si difficile pour garder contact. Il y a aussi des vols pas chers partout en Europe, alors pour mes amis ce n’était pas si difficile de me rendre visite. Ma famille aussi va venir me voir bientôt sur Paris, alors ce n’est pas un si grand problème de garder contact ! »


Melchior : « Tu sais ce que tu vas leur faire visiter comme endroit ? »


Witold : « Oui, j’ai quelques endroits préférés. J’adore me promener sur la Seine, on peut faire aussi un petit pique-nique au jardin du Luxembourg, j’adore cet endroit ! Surtout que j’ai beaucoup de souvenirs là-bas, on y a passé beaucoup de temps durant les cours puisque c’est très proche du centre Assas ! »


Victoria : « Et à l’université, est-ce qu’au niveau des cours, de l’organisation etc il y a des différences qui t’ont frappé par rapport à l’université en Pologne ? »


Witold : « Oui, au début, je dirai les deux premières semaines c’était les barrières linguistiques, mais après quand on a parlé beaucoup entre nous, avec aussi les fiches de TD, j’approfondis la connaissance linguistique, alors ce n’était plus un si grand problème après quelques semaines. Il y a des différences dans la méthodologie. En France, il y a une méthodologie spécifique de dissertation, de division binaire. On n’a pas ça en Pologne. Pour moi c’était assez difficile de connaître ça. Mais les profs étaient très compréhensifs, j’ai beaucoup apprécié ça. Il y a une autre différence, c’est qu’en France, vous avez des cours de 3h. En Pologne normalement c’est 1h30. Au début, c’était aussi assez difficile de se concentrer pendant 3 heures mais si on a les pauses café c’est pas un si grand problème. »

Melchior : « Oui, ça nous c’est pareil. On veut bien aller en Pologne là pour le coup car c’est vrai que 3 heures c’est un peu long. Mais c’est vrai je sais que j’ai des amies dans d’autres universités, elles ont jusqu’à 6 heures de cours. En école de commerce par exemple des fois c’est 6 heures, c’est compliqué. Et du coup qu’est-ce que tu projettes de faire finalement après ton erasmus ? Comment tu vas l’utiliser ? »


Witold : « Alors maintenant je suis en licence 3 donc j’ai encore deux années d’étude. J’aimerais bien aller un an en Pologne et peut être qu’après un an je pourrais refaire un erasmus car maintenant j’en suis un grand fan, j’y vois beaucoup de bénéfices. Je pense qu’il faut utiliser cet avantage et quand je reviendrais en Pologne je pourrais bien sûr utiliser ma connaissance de droit français, de politique française soit dans le champ académique soit dans la vie professionnelle. C’est vraiment un point important dans le CV je pense. La connaissance des langues est aussi un grand avantage, surtout dans la réalité d’aujourd'hui où la fluidité internationale joue un grand rôle dans la coopération, c’est son grand avantage oui. »

Victoria : « D’ailleurs, en parlant de langues, est-ce que tu en parles d’autres ou tu t’es concentré sur le français ? »


Witold : « L’anglais c’est ma première langue, après c’est le français, je connais les bases d’espagnol et italien. Mais je dirais que ce sont le français et l’anglais que je peux vraiment parler. »


Melchior : « Tu parles très bien français ! Et quel conseil finalement tu donnerais à celles et ceux qui veulent faire un erasmus et qui appréhendent, qui ont peut-être peur de se lancer ? Qu’est-ce que tu leur conseillerais ? »


Witold : « Je parle de mon expérience, j’ai eu aussi quelques craintes et quelques incertitudes durant le confinement, si ça allait vraiment bien se passer mais je suis venue et j’ai bien profité de mon échange alors je pense que, surtout après la fin de la pandémie, vous devez bien profiter de cette opportunité ! Même si des choses semblent un peu étranges c’est vraiment juste au début qu’il y a beaucoup de choses nouvelles mais après c’est vraiment un grand plaisir de faire connaissances avec de nouveaux amis et aussi de passer du temps à l’étranger où il y a beaucoup de choses à faire. Ce sont des souvenirs pour la vie entière. »



Pique-nique au Parc Montsouris (Paris XIV).


Melchior : « C’est très bien dit ! Merci beaucoup d’avoir répondu à nos questions. »


Witold : « Oui c’était vraiment sympa. »


Melchior : « Non, franchement c’est très bien. Et franchement, je pense que ça peut donner envie aussi à certains de se lancer, et c’est vrai que surtout avec la période du covid, il y en a beaucoup qui ont peur d’aller à l’étranger donc je pense que ton témoignage est important pour ça. Et parfois on entend peu les étudiants erasmus, tu vois, et puis j’en avais parlé avec certains qui se sentaient un peu isolés à Paris parce qu’il n’y avait pas assez de mélange avec les étudiants français. »

Witold : « C’est pour ça que j’apprécie beaucoup qu’Assas nous aide à trouver un logement à Paris. Je pense que sinon c’est vraiment difficile quand on on ne connaît pas la ville, on risque de trouver quelque chose très cher ou loin de l’université. Grâce à Assas j’ai trouvé une résidence Crous et c’est vraiment sympa. »


Melchior : « Ok super. Merci beaucoup Witold. »


Victoria : « Merci beaucoup Witold de nous avoir accordé ton temps pour cette interview et bravo pour ton français! »



L’œil d’Assas remercie chaleureusement Witold pour cette interview. Si vous aussi, vous êtes étudiant erasmus, n’attendez plus pour nous faire part de votre expérience ! Contactez-nous et nous relayerons votre témoignage.


Victoria Petrolesi et Melchior Delavaquerie





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