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Classement Shanghai et Assas : opportunité pour notre université

L’université Panthéon-Assas peut se réjouir d'une renommée nationale et internationale. Divers classements français (sur une échelle nationale) comme celui de Tapis positionnent l’université à la première place en droit et en économie. De plus, 27 masters d’Assas sont nommés dans le classement du groupe Eduniversal dont 15 dans le top 3 selon les spécialités. Néanmoins, elle reste encore aujourd’hui largement moins présente sur les classements internationaux, notamment le plus populaire d’entre eux : le classement Shanghai.



© Université Panthéon-Assas Paris II

Le classement Shanghai sanctionne deux types de classements, le classement général des écoles à travers le monde entier, ainsi que le classement en fonction des matières. Sur le premier type, interrogée par nos soins sur la question, la présidence de Panthéon-Assas admet le décalage des critères définis par ce classement qui favorise nettement les sciences dures, et la substance de l’université qui est tournée vers les sciences sociales.


« La première version la plus médiatisée est le classement par établissement où les universités accueillant des sciences dures sont nettement avantagées par rapport à celles n’accueillant que des sciences sociales. [•••] en tant qu'établissement majoritairement tourné vers les sciences sociales, il nous est très difficile d'y répondre et donc d’être présent. C’est même impossible. »


En effet, 50% de la note finale attribuée aux écoles par le classement Shanghai sur son volet général se décompose par le décompte de prix Nobel ou de médailles Fields attribués aux diplômés d’une école (10%), le nombre d’enseignants-chercheurs ayant eu un prix Nobel ou une médaille Fields (20%) ou encore le nombre d’article publiés dans les revues scientifiques Nature et Science (20%).


Néanmoins le second type du classement Shanghai n’exclut pas d’office Assas, notamment dans les classements spécifiques en matière du droit, ou encore de l’économie qui est déterminée en fonction de la production de publications scientifiques sans omettre la qualité de ces productions. Dès lors, la propulsion de l’université dans les classements internationaux de ce type n’est pas au point mort. C’est même ici, un objectif qui est bien considéré au sein de l’administration de Panthéon-Assas.


« De manière générale, les établissements qui émargent dans ces classements ont développé des ressources et des processus internes qui leur permettent de produire les données nécessaires pour être classé. C’est la raison pour laquelle nous avons recruté un responsable de la data et des classements depuis le 1er septembre qui travaille au sein de notre direction Recherche, Projets et Prospective afin de rassembler les données de notre université et les valoriser auprès des organismes qui pilotent ces classements internationaux. »


La pertinence des classements universitaires


Une étude sur la crédibilité du classement Shanghai a été menée en 2009 par les chercheurs Jean-Charles Billaut, Denis Bouyssou et Philippe Vincke. L’étude a conclu à l’impertinence claire de certains critères du classement. Soulevant alors la question de l’intérêt que l’on doit avoir ou non, pour le classement Shanghai ou pour les classements universitaires en général en fonction de leurs critères. Notamment dans le récent contexte de médiatisation du classement Shanghai qui a publié en été dernier son classement annuel, propulsant Paris-Saclay comme meilleure université en mathématiques au monde, ainsi que la Sorbonne classée top 3 dans le même domaine.


Aussi interrogée sur la question, la présidence de Panthéon-Assas relève tout de même des intérêts clairs pour l’université.


« A plusieurs égards, les classements internationaux doivent être considérés comme une opportunité pour notre Université. Il s’agit d’abord d’outils permettant, par la visibilité qu’ils donnent à l’établissement, attirer les meilleurs enseignants-chercheurs et étudiants du monde entier, il s’agit ensuite d’un puissant stimulant dans la mise en œuvre de la politique de l’université et dans la pérennisation de ce qui constitue notre identité Les classements permettent, enfin, de nous comparer facilement aux autres établissements français et étrangers. C’est aussi une aide au pilotage de notre établissement, car les statistiques à fournir nous imposent une organisation rigoureuse qui nous pousse à développer de nouvelles politiques au niveau de notre établissement. Enfin, c’est un outil qui améliore le sentiment de fierté et d’appartenance à notre institution, élément particulièrement important. »


Dans une seconde mesure, à l’instar des principaux arguments à l’encontre des classements en général, la réponse à la question reste nuancée.


« J'ai toutefois bien conscience que tout ne s'analyse pas sous le prisme des classements internationaux. Les conditions dans lesquelles les professeurs ou maîtres de conférences effectuent leurs missions ou la qualité de la vie de campus, par exemple, ne peuvent se résumer à quelques données statistiques figurant dans un tableau Excel. »


Gabriel Kolodziej

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