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«Aux captifs, la libération » : Une journée dans l'association

Mardi 29 mars 2022, j’ai passé une journée au sein de l'association « Aux captifs, la libération », œuvre de bienfaisance chrétienne fondée en 1981 par le prêtre Patrick Giros. Cette journée m’a permis de découvrir cette association, et de me familiariser avec ses valeurs. À cette occasion, j’ai rencontré les personnes qui y travaillent et qui m’ont proposé un programme en trois étapes : une rencontre avec la directrice de communication et de la collecte, un entretien avec le directeur du pôle Prostitution et enfin, un repas dans l’hébergement solidaire Valgiros.


Je me suis rendu au siège social de l’association en début de matinée, dans un bâtiment moderne, tout proche de l’église Saint-Ambroise. J’y suis accueilli par Xavier Corman, secrétaire général de l’association, qui a eu la gentillesse de me faire réaliser ce stage. Nous visitons les lieux : aux murs, sur les bibliothèques, je distingue de nombreuses références au catholicisme.

© Aux captifs


L’importance capitale de la communication pour une association


Je suis maintenant attendu pour mon premier rendez-vous avec la directrice de la communication et de la collecte de l’association. Je rencontre Muriel Roy, qui était journaliste avant de travailler dans le milieu associatif. Elle a voulu rejoindre ce secteur afin de mettre ses compétences en communication au service des plus démunis et des exclus de la société. Une part importante de son métier consiste à trouver quotidiennement des partenariats et des financements pour assurer le bon fonctionnement de l’association. Elle m'indique que « pour attirer des partenaires privés, il faut les fidéliser à l’axe de l’association, leur raconter une histoire et humaniser les projets ».


Pour elle, il est important de ne pas lisser le message catholique de l’association car beaucoup de donateurs participent grâce à cette dimension spirituelle très présente. Cependant, elle ajoute que cela peut constituer un obstacle pour certains partenaires privés, qui, parfois, préfèrent rester neutres sur le plan religieux. Sa tâche est alors de prouver à ces entreprises que la valeur principale de l’association est l’inconditionnalité et que son message catholique est très ouvert.


Par ailleurs, j'apprends que le nouvel enjeu, pour tout le milieu associatif, est de s’adapter aux réseaux sociaux, ce qui n’est pas toujours simple. Muriel Roy me précise que l’association a bénéficié de l’aide d’un soutien professionnel pour s'adapter à cet enjeu.

Elle ajoute que c’est un moyen de fidéliser le donateur, en mettant en place une newsletter qui vient compléter le journal publié tous les 4 mois. Mais c’est surtout un moyen pour l’association d’assurer son avenir en attirant des donateurs plus jeunes.


Muriel termine en soulignant l’importance de faire connaître les valeurs de l'association et le travail qu’elle accomplit au quotidien.


« Les accompagner comme des personnes, ne pas les réduire à ce

qu’elles font ».


Je rencontre ensuite Gilles Badin, directeur du pôle Prostitution, qui travaillait auparavant dans le milieu privé et qui, comme Muriel, a voulu mettre ses talents au service des autres. Il a souligné l’importance, à ses yeux, d’accomplir l’horizontalité de la religion en aidant ceux qui en ont besoin.


Il m’explique le moyen d’action propre « Aux captifs » : la première rencontre se fait toujours « à mains nues », c’est à dire dans le but de créer une relation d’égal à égal, sans hiérarchie, ni notion de supériorité. Le but du pôle Prostitution est de guider et d’accompagner les personnes qui se prostituent vers une sortie et un autre chemin. Un des moyens d’y parvenir consiste à les aider à trouver un emploi, un logement… L’association fonctionne avec plusieurs équipes qui circulent dans Paris, et chacune opère sa tournée journalière, en prenant soin d’emprunter les mêmes chemins chaque semaine pour revoir les mêmes personnes, et tisser une relation avec chacune.


Gilles Badin me présente ensuite les quatre piliers de l’association, qui sont très importants à ses yeux. Tout d’abord, la notion de gratuité : venir les mains nues, ne pas prendre de haut les personnes qui sont aidées. La fidélité : lier une relation amicale en allant voir les mêmes personnes, aux mêmes endroits, aux mêmes heures. L’inconditionnalité : aider tout le monde, peu importe la situation. Enfin, l’intégralité : échanger avec ces personnes, les aider dans leur quête spirituelle.


Visite d’un hébergement de vie commune


Après toutes ces rencontres qui m’ont permis de mieux comprendre les valeurs de l’association, je me suis dirigé en fin de matinée vers leur hébergement. Une fois sur place, j'entre dans un grand bâtiment en plein cœur du 15ème arrondissement : Le centre d’hébergement Valgiros.


En ce lieu cohabitent vingt et un sans-abris et onze bénévoles. Je suis ici pour le fameux repas du mardi où tout le monde déjeune ensemble. Le menu est concocté par les résidents. Je suis très bien accueilli par toutes et tous, dans un grand salon où règne une excellente ambiance.

Au milieu du brouhaha, les habitants rient, pendant que d’autres s’affairent en cuisine. Une fois à table, je remarque rapidement la belle relation qu’il y a entre toutes les personnes, et le profond respect qui règne.


Un bénévole m’explique le fonctionnement de cette « grande maison », où une vie s’est véritablement créée à chaque étage. Il me présente ensuite les résidents. On me parle notamment de l'un d'eux, qui a une passion pour tous les transports en commun de la capitale. Ainsi, il passe chaque nuit dans les bus et connait par cœur tous les arrêts de la ville. Durant la discussion, je ressens vivement la gratitude, si ce n’est l’amour, qu’ont les résidents envers les personnes qui les aident à retrouver une vie meilleure.


Face à la précarité toujours aussi présente en France, il est important de parler de toutes ces personnes qui travaillent au quotidien pour essayer d’aider celles et ceux qui en ont le plus besoin. Le postulat est simple : il est salutaire de faire ce que l’on peut, à sa propre mesure, pour apporter son aide et son soutien aux autres.


Tristan Lombard

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