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Biodiversité au bord du gouffre, l’espèce humaine en jeu

Déforestation, surpêche, pollution… Aux quatre coins du globe, la faune et la flore souffrent de l’érosion de leur habitat naturel et du braconnage effréné. Alors que l’équilibre de la biodiversité se fragilise, l’homme risque bien de devenir à son tour une espèce menacée.

“Quand le bois part, la faune et la flore partent”, visuel tiré de la campagne Wildfire contre la déforestation, par le mensuel environnemental indien Sanctuary Asia en 2014. © Sanctuary Asia.


L’espèce humaine, bientôt menacée ?


Dans un second rapport dévoilé en juillet 2022, l’IPBES, la Plateforme intergouvernementale sur la biodiversité et les services écosystémiques, surnommé le GIEC pour la biodiversité, dresse un constat sans appel : “50 000 espèces sauvages répondent aux besoins de milliards de personnes dans le monde.” Une myriade de besoins, aussi vitaux que l’alimentation, l’énergie, la médecine, les matériaux, que secondaires comme les loisirs, la décoration ou encore l’inspiration.


Les premières victimes collatérales de ce rapide déclin de la biodiversité englobent “70% des populations pauvres du globe qui dépendent directement des espèces sauvages”, ainsi que les populations rurales des pays en développement, en manque d’alternatives. In fine, l’humanité entière sera éprouvée puisqu’aujourd’hui “une personne sur cinq dépend des plantes sauvages, des algues et des champignons pour sa nourriture et ses revenus”.


En pointant la connexion profonde entre “l’économie, la survie des populations et la protection des écosystèmes”, l’IPBES met en évidence la nécessité d’agir au plus vite afin de préserver l’espèce humaine de l’extinction. Au regard du nombre astronomique d’êtres vivants menacés, cette mission s’avère complexe.


Une cascade d’extinctions d’ici quelques décennies


Au-delà du dérèglement climatique, la Terre fait actuellement face à une crise d’extinction massive des animaux et des plantes, la toute première depuis la disparition des dinosaures, 65 millions d’années auparavant.


À ce jour, la communauté scientifique estime qu’il existerait près de 8 millions d’espèces animales et végétales sur Terre. Parmi celles-ci, 1 million se classe au rang d’espèces menacées de disparition. D’ici quelques décennies à peine, la planète pourrait subir une cascade d'extinctions, compromettant l’équilibre de la biodiversité et, à terme, de l’humanité.


Le rapport de l’IPBES lance l’alerte à coup de statistiques alarmantes. Près de 10% des espèces d’insectes, dont les abeilles et les papillons, sont menacés d’extinction. Aussi minuscules soient-ils, les insectes se révèlent pourtant indispensables dans la pollinisation des plantes, permettant ainsi à la nature de se renouveler. Leur disparition impacterait également les oiseaux qui, dépouillés de nourriture, s’éteindraient à leur tour. Par effet domino, l’ensemble de la chaîne alimentaire, jusqu’à l’homme, serait alors ébranlé.


Du côté des océans, 33% des coraux formant des récifs, des requins et parents de requins risquent aussi de s’éteindre. Traqués pour leur aileron, spoliés de poissons, les requins apparaissent pourtant comme une espèce “clé de voûte” du fait de leur rôle d’”épurateur biologique”, essentiel à l’équilibre des océans. Selon Olivier Dufourneaud, directeur de la politique des océans à l'Institut océanographique de Monaco : “Sans requins, les espèces carnivores prolifèrent et éradiquent les herbivores qui ne broutent plus les algues qui recouvrent le corail. Le corail, alors, meurt asphyxié sous la pression des algues”. À nouveau, cet exemple confirme que la disparition d’une espèce se répercute sur l’intégralité de son milieu de vie.


Ce 19 décembre, les états du globe, réunis dans le cadre de la COP15 Biodiversité, ont conclu un accord historique. L’objectif : protéger 30% des terres, des mers et des espèces d’ici 2030, et restaurer 30% des écosystèmes terrestres et marins dégradés d’ici 2030. Un accord ambitieux, dont la survie de l’humanité à long terme dépend.


Margot Darcy


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