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Biélorussie : Crise migratoire en Europe de l’Est


Les migrants face à l’armée polonaise. Ce sont des réfugiés piégés entre la pression biélorusse pour traverser ces zones et l’armée polonaise qui les repousse. HANDOUT/VIA REUTERS


Depuis plusieurs semaines de nombreux migrants affluent vers des territoires de l’ouest, franchissant la Pologne. Ces arrivées compliquent les relations biélorusses et européennes, déjà fragiles.


Alors que la crise migratoire était déjà un sujet sensible pour les pays européens, la situation devient de plus en plus grave. S’ajoute à cela les tensions entre Bruxelles et le régime biélorusse, qui remonte à août 2020. Alexandre Loukachenko, actuel président du pays (depuis 1994), est accusé d’avoir falsifié les résultats de l’élection. Il est également pointé du doigt pour les répressions qu’il exerce à l’encontre de ses opposants politiques. Retour sur cette crise qui soulève des questions diplomatiques européennes.


Les accusation de Bruxelles


L’origine de ces mouvements migratoires viendrait du gouvernement biélorusse dont le but serait de déclencher une « guerre hybride » au sein de l’Europe. Avec sa « victoire » à l’élection présidentielle de 2020, Loukachenko s’est attiré les foudres de l’Union européenne, qui a imposé des sanctions économiques sur le pays. Depuis août 2021, il fait donc venir progressivement des migrants.

Le premier ministre polonais Mateusz Morawiecki a qualifié ces actes de « terrorisme d’État » et le Conseil de sécurité de l’Organisation des Nations Unies « d’instrumentalisation orchestrée d’êtres humaines ». Ces migrants venus principalement du Moyen-Orient (Syrie, Irak…) se voient octroyer des visas très rapidement en échange d’une rémunération élevée, ce qui accélère leurs mouvements. Soutenu par la Russie, Loukachenko dément les liens entre les migrants et son gouvernement. Pourtant, les réfugiés témoignent de la pression subie pour traverser la frontière.


La Pologne, un pays frontalier très touché par ce phénomène


Dans ce parcours périlleux, les migrants tentent de franchir les frontières de la Pologne pour se rapprocher le plus possible des pays de l’Ouest. La situation humanitaire dans ces zones implose. Par ce froid, des personnes allument des feux pour se réchauffer. Les autorités polonaises (environ 15 000 soldats envoyés ) ont interpellé un cinquantaine de migrants par la force (gaz lacrymogène). Les réfugiés sont reconduits dans la forêt et laissés sans soutien. Selon des témoignages, des gardes-frontières tiraient en l’air pour contraindre les migrants d’avancer vers la Pologne. Ils se retrouvent au milieu, sans assistance face à une clôture et des barbelés. L’Organisation Mondiale de la Santé déplore la situation sanitaire des migrants. Certains ont besoin d’une prise en charge médicale mais aussi de nourriture.

La Lituanie est aussi confrontée à un afflux de milliers de migrants.


Des sanctions européennes

D’une manière générale, les pays s’indigent de cette situation. Les Ukrainiens ont annoncé le déploiement de 8500 militaires à la frontière qui sépare la Biélorussie de la Pologne. Le but est de répondre de manière adéquate au développement de la situation.


L’Union européenne et les États-Unis ont suspendu les dispositifs de délivrance des visas pour ces migrants. Ce sont aussi des compagnies aériennes, des agences de voyage, et des acteurs impliqués dans cette crise (à l’instar des passeurs). La Pologne, quant à elle, a annoncé le 15 novembre dernier la construction d’un mur à sa frontière pour début 2022 dès le mois de décembre. Une construction qui coûtera environ 353 millions d’euros et devrait s’étendre sur 180 kilomètres.


La riposte de Minsk


Loukachenko n’a pas dit son dernier mot et il compte bien tenir tête à Bruxelles. Le 12 novembre, il a annoncé que son gouvernement prendrait des mesures vis-à-vis de ces sanctions. C’est par des menaces de coupure de gaz qu’il démontre sa puissance face aux autres pays. Le gaz est son principal moyen de pression. Il avait notamment évoqué l’arrêt du fonctionnement du gazoduc Yamal-Europe. Il traverse la Biélorussie et livre ainsi du gaz russe aux Allemands, Polonais etc.

Le porte-parole du Kremlin Dimitri Peskov a déclaré que la Russie « est et restera un pays qui remplit toutes ses obligations de livraison de gaz aux consommateurs ».

Ce drame humanitaire est toujours aussi présent actuellement, des milliers de personnes sont confinées à la frontière. Faute de pouvoir entrer dans les pays frontaliers, certains rebroussent chemin. Aussi, depuis le 18 novembre, des vols sont affrétés pour rapatrier les Irakiens chez eux.

Chloé DENIS

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