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Biélorussie : Une mobilisation indéfectible face à un régime autoritaire

Le 10 décembre, le gouvernement biélorusse a annoncé l’interdiction de sortir du pays par voie terrestre dès aujourd'hui. S’agit-il d’une mesure pour endiguer la pandémie ou pour masquer la répression du gouvernement face à l’opposition politique ?


La situation est inédite dans l’ancienne république soviétique. Tous les dimanches, de nombreux Biélorusses se rassemblent dans les rues de différentes villes du pays pour protester contre la réélection du président Alexandre Loukachenko advenue en août dernier. Ils étendent et agitent le drapeau rouge et blanc, celui de la République populaire biélorusse entre 1918 et 1919. Depuis quatre mois, le mouvement ne perd pas son élan malgré les répressions policières et les arrestations arbitraires.


Pourquoi la remise en cause de cette élection ?


Au pouvoir depuis 1994, Loukachenko a été réélu pour la sixième fois avec plus de 80% des voix. Cette élection s’est déroulée sous le signe de profonds soupçons de corruptions et de fraudes massives dénoncés par la population mais aussi par la communauté internationale. L’homme d’Etat reste malgré tout attaché au pouvoir. Les dirigeants des partis adverses ont été contraints à l’exil pour éviter d’être emprisonnés. Sa principale opposante, Svetlana Tsikhanovskaïa, exilée en Lituanie, appelle à poursuivre les manifestations jusqu’à faire tomber le régime. Mais plus de 30 000 manifestants ont déjà été arrêtés depuis août et on compte officiellement 4 morts suite à des interpellations par la police en marge des manifestations. Ces décès ont ravivé la mobilisation de la population qui continue à lutter pour honorer la mémoire de ceux qui ont donné leur vie pour la démocratie.



Manifestation en Biélorussie le dimanche 16 août ©GettyImagesEurope/AFP



L’inaction de l’Europe ?


Face aux restrictions des libertés publiques et à la répression continuelle de ses opposants politiques, le « dernier dictateur d’Europe », ainsi qualifié par les médias occidentaux, se retrouve peu à peu en situation d’isolement diplomatique. Après un certain temps d’inaction, la Biélorussie s’est vue sanctionner par l’Europe : Les hauts fonctionnaires responsables des répressions et des violences sur les manifestants sont interdits d’entrée sur le territoire européen. Le prix Sakharov pour la liberté de l’esprit, créé en 1988 par le Parlement européen, a été décerné le 22 octobre, à l’opposition biélorusse. Il récompense chaque année ceux qui se battent pour garantir les libertés fondamentales et les droits de l’homme. L’Union européenne a aussi tenté de faire figure de médiateur en présentant un plan qui propose la création d’un Conseil national composé de membres du gouvernement et de l’opposition. Ce dernier a été rejeté par Loukachenko. Mais ces décisions et prises de positions européennes ne sont pas suffisantes pour le peuple biélorusse attendant de nouvelles réponses concordant avec la gravité de la situation. La position de la Commission européenne sur la question biélorusse reste délicate vis-à-vis de la Russie, considérable soutien de Loukachenko, qui entretient des liens économiques précieux avec le vieux continent.


Les opposants espèrent désormais des négociations pour organiser le départ du Président et prévoir de nouvelles élections dans le respect de la tradition démocratique.



Victoria Petrolesi



Sources :



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