top of page
  • Photo du rédacteurloeildassasparis2

De l’eau pour le Rwanda

Au Rwanda, petit pays situé au centre du continent africain, 90% des ménages n’ont pas accès à l’eau courante chez eux. D’après une enquête gouvernementale réalisée en 2018, 39% des Rwandais prennent a minima 30 minutes aller-retour pour aller récupérer de l’eau. Cet indicateur augmente de près de 30 % dans les zones rurales, où la Wasac, l’agence nationale d’approvisionnement en eau, n’est pas vraiment présente.

Ces données dramatiques mettent en avant la rareté de cette ressource si précieuse, dans le centre de l’Afrique.

La rwandaise Christelle Kwizera s’est résolument élevée contre le fatalisme qui viendrait à s’en accommoder, et a créé un système de kiosques publics d’eau potable : Water Access Rwanda.


Christelle Kwizera en 2020 © Jacques Nkinzingabo pour Global Citizen


Water Access Rwanda, une solution innovante qui souhaite s’inscrire dans le temps


En 2020, la jeune ingénieure en mécanique et entrepreneure a notamment été lauréate du Global Citizen Prize : Cisco Youth Leadership Award, pour la création de Water Access Rwanda. Ce prix encourage les jeunes activistes qui se sont consacrés à la réalisation des objectifs mondiaux de l'ONU (organisation des nations unies). En effet, l’accès durable à l’eau potable pour tous est le 6ème objectif mondial de l’ONU.


L’entreprise sociale, lancée dès 2014, est née d’un objectif : Collecter, purifier et distribuer l’eau au plus grand nombre. C’est en ayant installé pour le moment 28 petits réseaux d’eau dans le pays, que cette innovation fournit chaque jour près de 88 000 personnes. Ces réseaux sont généralement installés dans de vieux puits qui n’étaient plus en fonctionnement et qui sont alors rénovés puis équipés d’une pompe fonctionnant à l’énergie solaire. Celle-ci récupère l’eau sous-terraine, ensuite filtrée et l’eau peut enfin être pompée, via un kiosque public.

Elle est récupérée, stockée, et les habitants des villages peuvent s’approvisionner pour un franc rwandais par litre, soit un euro pour environ 1 100 litres d’eau. Il est également possible de raccorder son domicile au réseau, grâce à des canalisations, et de faire installer un compteur prépayé à eau.


©Water Access Rwanda


L’accès à l’eau, une nécessite pour la santé publique


Le déploiement de Water Access Rwanda permettra, outre un meilleur accès à l’or bleu, d’éviter des situations dangereuses dans lesquelles de nombreuses personnes démunies se retrouvent pour s’abreuver : Rechercher des sources d’eau sous-terraine. Cette pratique, très développée dans les campagnes rwandaises, consiste à récupérer de l’eau sous-terrain pour la boire, sans la traiter, alors même qu’elle est porteuse de nombreuses maladies. Celles-ci sont souvent mortelles chez les enfants, notamment la typhoïde.


Une envie de changement


Avec son dispositif novateur, Christelle Kwizera espère attirer des investisseurs privés et pérenniser Water Access. L’idée serait même de développer la start up dans d’autres pays en proie au stress hydrique.


Si le pays des mille collines a des paysages vallonnés des plus extraordinaires à offrir, il est victime de nombreuses catastrophes climatiques comme des inondations ou des glissements de terrains, qui menacent ou détruisent les infrastructures dédiées à la gestion de l’eau.


Par sa volonté de fer, Christelle Kwizera espère souffler un vent de nouveauté sur le pays et sur la gestion de l’eau dans sa globalité, afin de faire prospérer un système efficace.



Victoria Petrolesi

22 vues0 commentaire
Post: Blog2_Post
bottom of page