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Des supporters déchaînés, une ligue 1 bouleversée

Interdiction de stade pendant 2 ans et amendes de 2000 euros dont 1500 avec sursis. Ce sont les sanctions imposées aux supporters niçois ayant semé le trouble lors du match OGC Nice-OM du 22 août 2021. Mais ces sanctions sont-elles vraiment efficaces ?

Image de l’envahissement de terrain du match OGC Nice-OM (Valéry Hache -AFP)

Le 25 février dernier, cinq supporters niçois ont été condamnés à des amendes et des interdictions de stade, six mois après l’incident. Pour rappel, le 22 août 2021 marquait la fin d’une journée de ligue 1 sous haute tension. Lors de cette troisième journée, le club de l’OGC Nice recevait l’Olympique de Marseille. A la 75ème minute, Dimitri Payet, joueur de l’OM s’est effondré sur le sol après avoir été heurté par un projectile venant de la tribune. Sa réaction a été de renvoyer le projectile sur la tribune. Les joueurs des deux équipes se sont rués vers le public et certains supporters se sont même battus avec les joueurs de l’OM. Toutes ces actions à la suite ont mené à un envahissement de terrain par les supporters niçois. Après de longues minutes d’attente, le match n’a finalement pas repris car les joueurs de l’OM n’ont pas voulu revenir sur le terrain ne se sentant pas en sécurité.

Ce match fut le début d’une longue série de rencontres marquées par la violence des supporters. En effet, depuis le début du championnat, de nombreux matchs se sont arrêtés en plein milieu à cause de jets de projectiles à répétition ou encore d’envahissements de terrain. Les supporters sont-ils devenus plus violents qu’auparavant ? Pourquoi y a-t-il autant d’incidents lors de matchs de football cette année ?


Une situation liée au covid ?


Les violences dans les stades ont toujours existé, mais depuis peu elles deviennent récurrentes. Les journalistes sportifs expliquent que cette violence pourrait venir de la crise du covid que nous avons connue ces deux dernières années. Après l’enchaînement de huis clos et de jauges dans les tribunes, les supporters n’avaient pas retrouvé la ferveur des stades depuis longtemps. Le sociologue Nicolas Hourcade avait expliqué sur Europe 1 que la crise sociétale que nous subissons à cause de la pandémie a un impact sur les supporters : "Le stade a toujours un peu été un défouloir, mais on a l’impression qu’il l’est encore plus qu’avant". De plus, il explique que les stadiers qui s’occupaient de la sécurité des stades se sont beaucoup réorientés vers d’autres métiers avec les confinements successifs laissant désormais un staff souvent inexpérimenté.


Un manque de sécurité important


Le covid n’est pas le seul fautif dans les incidents de supporters, la sécurité des stades est de plus en plus difficile à garantir. Les équipes de football ont du mal à recruter des stadiers notamment à cause des salaires proposés. Stéphane Bourdon, président du syndicat Sécurité-CFTC, l’explique dans une interview pour L'Équipe : « On parle d’un SMIC, ou à peine plus, mais de conditions de travail plus difficiles. Qui a envie de se rendre dans des stades, de faire des déplacements quand on peut gagner la même chose en assurant la sécurité dans un magasin ? ».

Après des mois de rencontres difficiles et l’enchaînement de sanctions sur les supporters visiblement inefficaces, le gouvernement a pris des décisions au niveau de la sécurité des stades. Le 16 décembre 2021, le Ministère de l’Intérieur a annoncé plusieurs mesures: l’interdiction des bouteilles en plastique dans les stades dès juillet 2022 ; l’interruption du match si un joueur ou un arbitre est blessé à cause d’un projectile ; la mise en place de billets nominatifs ; et la création d’une amende forfaitaire délictuelle qui évitera un procès et donc, réduira le temps entre le délit et la sanction. De plus, une nouvelle règle sera inscrite dans le règlement de la LFP (Ligue de Football Professionnel) : l’installation de dispositifs anti-projections et anti-intrusions obligatoire dans chaque stade.

Ces mesures seront-elles efficaces sans sanctionner plus fortement les supporters fauteurs de troubles ?


Des sanctions inadaptées


Aujourd’hui la plupart des sanctions sont collectives, huis clos, interruption du match, retrait de point à l’équipe concernée,... Celles-ci ne suffisent plus, d’après la Ministre déléguée chargée des Sports, Roxana Maracineanu sur BFMTV : “Il faut aussi que les clubs osent se séparer de certains fans avec lesquels, historiquement, ils n’ont pas voulu se fâcher. Les moyens existent pour individualiser les sanctions”. Il faudrait des sanctions spécifiques aux fauteurs de troubles et donc changer la nature de celles-ci pour qu’elles puissent être plus efficaces.

Grâce aux mesures annoncées par le gouvernement, les clubs espèrent un changement, mais comme le prouve le match Bordeaux-Montpellier dimanche dernier, la violence est encore bien trop présente dans les stades. Pour combien de temps encore ?


Saskia Juigner-Doubinsky


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