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Tournoi des VI Nations 2022: Chronique du retour au top de l’Équipe de France de rugby.


Antoine Dupont et ses camarades soulèvent le trophée des VI Nations (crédit : Getty Images)


Douze ans après le dernier grand chelem (victoire du tournoi sans perdre un seul match) des Bleus de la génération Dusautoir, le XV de France de rugby a enfin conjuré le sort en s’imposant dimanche dernier contre les Anglais dans un Stade de France bouillant (25-13).


Plus aucune place pour les défaites encourageantes.


Cette équipe de France « nouvelle génération » est pleine de talent, c’est même sans doute celle qui « en possède le plus dans l’histoire du rugby français » selon Marc Lièvremont, ancien joueur et sélectionneur des Bleus. Pourtant, malgré son potentiel, durant ces dernières années, ce groupe peinait à conclure et à remporter des victoires importantes. On se souvient des frustrantes défaites contre les « Rosbif » en décembre 2020 après prolongations (22-19) et mars 2021 (23-20) empêchant la France de soulever un trophée.


Mais ce manque de réalisme et de régularité n’est plus. Le déclic ? Sûrement la splendide victoire des Français face à l’ogre néo-zélandais en novembre dernier (40-25). Une équipe sûre de ses forces, gérant parfaitement ses quelques temps faibles, mais surtout mordante et rageuse. Aller chercher cette victoire a alors donné un souffle de confiance aux Bleus. Pourtant, cela ne suffisait pas, il manquait un trophée, une vraie consécration pour cette génération. Désormais, c’est chose faite avec ce tournoi maîtrisé de bout en bout. Du Stade de France (victoires contre l’Italie, l’Irlande et l’Angleterre) à Murrayfield (victoire 36-17 contre l’Écosse), les coqs ont fait preuve de sérénité et d’un grand professionnalisme. Même en position délicate face au Pays de Galles (courte victoire 13-9), les français ont su s’appuyer sur leur puissante défense pour repousser tous les assauts gallois.


Un groupe jeune mais déjà bourré d’expérience.


La moyenne d’âge des 42 joueurs sélectionnés pour le tournoi s’élève seulement à 25 ans. Leur moyenne de sélections : 15. Pourtant, certains joueurs étaient d’ores et déjà auréolés de titres majeurs. Par exemple, Antoine Dupont, élu meilleur joueur du monde en 2021, ou encore Romain Ntamack, ont déjà remporté deux fois le championnat de France et le championnat d’Europe avec le Stade Toulousain. Sur le plan international, nos Bleus n’ont pas à rougir non plus. Certains faisaient partie des groupes vainqueurs de la coupe du monde des moins de 20 ans en 2018 et 2019 (Ntamack, Woki, Vincent, Lebel…). Leur rage et envie de gagner vient aussi sûrement du fait qu’ils ont grandi dans une décennie assez faible en terme de palmarès pour l’Équipe de France senior (0 tournoi des VI Nations remporté depuis 2010).

Enfin, le modèle du « groupe à 42 », mis en place par la Fédération Française de Rugby, est une force supplémentaire pour créer une dynamique surpuissante. Elle pousse chaque joueur à se surpasser à chaque match et entraînement pour avoir sa place sur le terrain et oblige tous les protagonistes à faire preuve de constance, un élément essentiel dans la quête de victoires.

La Coupe du monde 2023 à la maison en ligne de mire.


Forcément, ce succès donne des idées derrière la tête aux observateurs mais aussi aux joueurs eux-mêmes. Interrogé au micro de France 2 après la fin du match, Antoine Dupont, capitaine des Bleus clame son envie de croire au succès des Bleus lors de la Coupe du monde 2023 en France : « C’est important de gagner des compétitions pour préparer la Coupe du monde à domicile. Notre équipe est ambitieuse et se donne les moyens de l’être. »


Il est vrai que sur le papier, l’équipe de France risque d’arriver à la Coupe du Monde en portant le statut de favori, d’autant plus en arrivant en terrain conquis. Un statut lourd à porter mais on ressent, en observant cette équipe sur le terrain et même en écoutant leurs réactions d’après match, une certaine insouciance qui les libère de toute pression et les aident à donner leur maximum.


Mais il y a encore du temps et de nombreux tests avant de se fixer sur cette échéance. Aujourd’hui, il est l’heure pour ce groupe de profiter en fêtant cette magnifique victoire. Le reste, on s’y attellera plus tard. Messieurs, bonne troisième mi-temps, vous l’avez méritée !


Thomas Dagnas

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