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Doctor Strange in the Multiverse of Madness : Un Marvel plus sombre.


Héros de l'univers Marvel, ce personnage de fiction apparaît pour la première fois dans le Strange Tales #110 de juillet 1963 Crédits photos : Hitek


Très attendu par les nombreux fans de Marvel, Stephen Strange fait son come-back

dans son propre film cette année. Aux manettes, Sam Raimi, un habitué de la

maison spécialisé dans le cinéma horrifique avec l'excellente trilogie d’Evil Dead

(1981-1993). Doctor Strange 2 sorti le 04 mai dans les salles obscures, promet, au

vue de la bande-annonce, d'être spectaculaire tant sur le visuel (notamment lors des

combats), que sur l’intrigue. Est-ce vraiment le cas?


Cet article contient quelques spoilers. Il est recommandé de regarder le film avant

de lire cet article.


Ce dernier opus se déroule après les événements de Spider-Man: No way home. Le

calme revient sur la petite planète bleue quand un gigantesque monstre surgit à

New York pour enlever une jeune adolescente : America Chavez (qui a le pouvoir de

voyager entre les dimensions). Mais un plus grand danger les menace et

l’énigmatique Stephen Strange, avec l’aide d’anciens et de nouveaux alliés

mystiques, traversent les réalités hallucinantes et dangereuses du multivers pour

affronter un nouvel adversaire mystérieux...


Le Multivers est un thème vaste dont le traitement nécessite, sans doute, plusieurs

films ou séries. Ce dernier film signé Marvel marque donc, après la série What if

(qu’il faut absolument regarder avant de voir ce film), une introduction approfondie

de ce sujet avec un visuel à couper le souffle.


Ma sorcière maléfique


L’intrigue aborde sans ménagement le déséquilibre psychologique dans lequel se

trouve Wanda. Après avoir perdu/ tué Vision dans Avengers : Infinity War, son esprit

s’est dirigé dans la mélancolie au point de s’inventer une vie parfaite avec son

compagnon mort et des enfants qui n'existent pas. Ainsi Doctor Strange 2 est une

continuité de la série Marvel, Wanda Vision où l’on aperçoit nettement son chagrin.


La bande-annonce joue avec le finale de Wanda Vision et nos théories pour

complètement nous induire en erreur au sujet de l’intrigue principale du film. Il n’y a

pas de tandem Strange/Maximoff puisqu’elle est l’antagoniste principale. Dès les 20

premières minutes du film nous assistons à la concrétisation de la folie de Wanda.

Elle est prête à tout pour revoir ses enfants (existant dans les autres univers avec

leurs mamans Maximoff). Ses ambitions dévorant peu à peu les traces d'humanité

qu’il lui reste, la pousse à commettre l'irréparable. De sortilège interdit à la torture

puis au meurtre, celle qui avait protégé les humains des aliennes comme Thanos,

n’est plus. Elizabeth Olsen reste convaincante dans ce rôle et y apporte une touche

d’émotion singulière. Terrifiante, touchante et puissante, elle incarne brillamment ce

rôle complexe volant, par moments, la vedette à Benedict Cumberbatch. Son

personnage est au cœur des événements.


Un opus horrifique


Enfin! Marvel Studio prend des risques pour la première fois depuis plusieurs

années. En mettant aux commandes Sam Raimi, un vent de fraîcheur était

largement souhaité. Une prouesse réussie qu’on aurait aimé voir davantage dans le

film Morbius (de Sony). Le taux d’hémoglobine grimpe en flèche dans Doctor

Strange 2, pour notre plus grand bonheur. Des têtes coupées (avec registre tout de

même soft dans la mesure ou les films de cet acabit sont regardés par de nombreux

enfants). Le film aborde timidement mais sûrement la mortalité du corps humain. On

ressent que le réalisateur a pris beaucoup de plaisir à mélanger les genres dont

celui qu’il maîtrise le plus : le cinéma horrifique (avec de très légers screamer) et le

fantastique habituel de la maison. Pour relever l’intensité du film et apporter plus de

réalisme aux scènes, nous assistons à des combats toujours aussi épiques aux

issues funestes (et de la nécromancie). L’esthétique gothique-gore inspirée par la

sorcellerie et la magie noire est très largement utilisée ici impactant l’ambiance

générale du film qui porte bien son titre.


Les dérives du multivers


Comme tout bon Marvel, le scénario est le gros point noir de cet opus. Il repose

beaucoup (trop) sur ces acquis et surf sur le fan service en y incluant des cameos

certes jouissifs mais dénués de fond. Pour Kevin Feige ( président de Marvel

Studios), tous les moyens sont bons pour promouvoir toujours plus de programmes

à venir sur la plateforme Disney + ainsi que des films. Ses films sont des outils

marketing efficaces afin de pousser les fans à regarder les autres productions.

L’intrigue fonctionne principalement grâce au twist qui constitue le cœur du long

métrage mais ce n’est pas suffisant. Si à aucun moment, Doctor Strange 2, nous

plonge dans un ennui profond, il est en revanche infesté de dialogues de plus en

plus redondants et manquant cruellement de piquant. Le scénariste Michael

Waldron tombe dans la facilité en reprenant machinalement des codes poussiéreux.

Nous devons alors subir des phrases comme “je crois en toi”, “aie confiance en ton

pouvoir”. Bref, cela aurait pu être un peu plus travaillé et approfondi.


Doctor Strange 2 Multiverse of Madness est un film qui s’affranchit des styles

passés pour s’ancrer dans le registre horrifique dont le réalisateur semble

s’épanouir. Il fait figure d'exception dans un univers cinématographique calibré.

Cependant, il souffre (encore) d’un scénario lisse, sans convictions et guidé par un

schéma ennuyeux dont seul Marvel a le secret. Les prestations des acteurs

permettent tout de même de relever un peu leurs textes. Peut-être que changer de

scénariste serait également une bonne chose...


Chloé Denis

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