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Dualité au sommet du pouvoir somalien

Dans ce pays de l’est du continent africain, les déséquilibres politiques ne sont pas nouveaux et rythment l’actualité.

Le dernier coup de force est intervenu le 27 décembre dernier, à la suite de l’annonce de la destitution du 1er ministre Mohamed Hussein Roble par le Président Mohamed Abdullahi Mohamed, aussi connu sous le surnom de Farmajo et en poste depuis 2017. La justification officielle de cette mise à l’index annoncée dans un communiqué de presse serait l’implication du 1er ministre dans une affaire de corruption et d’accaparement de terres. Cette décision consacre les tensions existantes depuis des années entre les deux hommes. En effet, déjà le 25 décembre, Farmajo avait retiré au 1er ministre la prérogative d’organisation des prochaines élections, montrant sa mise à l’écart progressive.


Le président somalien Mohamed Abdullahi Mohamed

©Riccardo Savi pour Concordia Summit


Interrogations autour d’un coup d’état raté


Au lendemain de l’annonce du Président, de nombreux militaires fidèles au 1er ministre et armés de mitrailleuses lourdes ont encerclé le palais présidentiel dans la capitale, Mogadiscio. Les riverains craignent une escalade des violences.

Tandis que les proches du 1er ministre dénoncent un limogeage scandaleux et une tentative de coup d’état, l’opposition s’accorde à demander la démission du chef de l’Etat. Le 1er ministre a d’ailleurs annoncé le 1er janvier dernier mettre en place un comité ministériel pour enquêter sur sa destitution.

Les observateurs parlent d’un « coup d’état indirect », permettant au Président de reprendre militairement le pouvoir.


L’inquiétude de la communauté internationale


La gravité des faits ont contraint la communauté internationale à s’interroger sur les moteurs et la nature du geste de Farmajo.

Un communiqué publié le 3 janvier et signé par des alliés historiques de la Somalie, notamment l’ONU, les Etats-Unis et l’Union européenne fait état d’une « profonde inquiétude ». Ils demandent aux dirigeants du pays de favoriser la paix et la stabilité politique et sociale. Les Etats-Unis ont personnellement déclarés être prêts à intervenir en cas de provocation nuisant à la paix et appellent à de nouvelles élections démocratiques.

Quant à l’Union africaine, elle appelle au dialogue entre les deux hommes, craignant un déséquilibre politique qui se répercuterait chez les pays voisins.


Par ailleurs, il faut noter que l’attention portée à la querelle politique risque de minimiser un sujet dangereux pour l’avenir du pays : La croissante insurrection djihadiste d’Harakat al-Chabab al-Moudjahidin. Ce groupe salafiste formé en 2006, bien qu’expulsé de la capitale depuis 10 ans, a la mainmise sur de vastes territoires ruraux et perpétue encore des attentats.



Victoria Petrolesi

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