Manège enfantin. Crédits photos : Myriam B.
26 Décembre 2021, le musée des arts Forains ouvre ses portes aux visiteurs pour prolonger la magie de Noël. Pendant une semaine, cet espace, situé dans le quartier de Bercy du 12ème arrondissement de Paris, s’anime pour l’évènement annuel du Festival du merveilleux.
Un grand enfant transforme son rêve en réalité
S’il est situé au départ dans un atelier à Gentilly, puis rue de l’Église dans le 15ème, c’est en 1996 que le musée des arts forains déménage dans les chais Lheureux à Bercy. Il est l’accomplissement des trouvailles du comédien et collectionneur d’antiquités Jean Paul Favand. Ce passionné de jeux et de curiosités a accumulé en effet au fil du temps divers objets d’arts populaires liés au patrimoine du spectacle. Leur nombre et leur taille devenus trop importants (manèges entiers, théâtres itinérants) le conduit à trouver un lieu d’exposition spacieux. « Le rire et la fête n’avaient pas de musée alors qu’il y a de nombreux musées qui montrent la guerre. J’ai créé un monde de rêve qui ne serait rien sans le public qui le fait vivre » explique Jean Paul Favand. Le musée des arts forains ou Pavillons de Bercy est ainsi né.
Un aperçu de l'intérieur. Crédits photos : Myriam B
Immersion dans l'antre de la magie
Ce lieu d’exception accueille chaque année plus de 300 000 spectateurs par an pour des soirées évènementielles ou des visites de groupe guidées. Véritable musée-spectacle, il offre la possibilité d’y découvrir les objets de l’univers de la fête foraine et du spectacle des 19ème et 20ème siècle. En déambulant dans les différents espaces, les spectateurs découvrent, émerveillés cabinets de curiosité, jardins colorés, représentations théâtrales et manèges hors du temps. Les petits mais aussi les adultes qui y retrouvent leur âme d’enfant, pédalent par exemple avec plaisir sur le manège de vélocipède à la manière de leurs aïeux en 1897.
En pouvant participer et jouer au cœur du musée, les spectateurs sont des acteurs à part entière. C’est aussi cela qui plait, le renouement avec les festivités du passé qui en fait « un lieu de mémoire vivant du patrimoine du spectacle et du divertissement » selon Jean Paul Favand. Son ambiance chaleureuse et conviviale lui donne ce caractère si particulier. En attirant un public grandissant, le musée est ainsi parvenu au fil des années à subvenir aussi bien à ses frais de fonctionnement qu’à ses réalisations artistiques.
Le festival du merveilleux
Le temps fort des fêtes de fin d’année c’est le festival du merveilleux qui se déroule au musée en décembre. Jean-Paul Favand nous invite à y participer en ces termes : « Vous entrez dans un monde de rêve. Ouvrez les yeux, profitez de la magie de chaque instant pour faire une réserve de merveilleux pour toute l'année. ». C’est en effet depuis 2009 que le musée ouvre ses portes, sans guide, pour quelques jours de féérie. Et en effet « monde de rêve », parait être l'expression appropriée pour décrire cet univers. Les décors sont grandioses, emprunts d’une ambiance aux lumières tamisées et colorées. Trois espaces principaux : le théâtre du merveilleux, le musée et le salon vénitien, dans lesquels s’active un public friand de jeux et de spectacles. Des jeux, il y en a plein. Pour y participer, il suffit d’avoir son ticket en poche. Course des garçons de café, de chevaux ou encore de gondoles vénitiennes, le principe est le même : les participants sont en compétition et doivent faire avancer leur automate le plus rapidement possible. Les longues files d’attente témoignent de l’attrait qui est porté sur ces jeux d’antan.
Course des garçons de café. Crédits photos : Myriam B.
Les nombreuses représentations qui ont lieu durant la journée nous permettent de découvrir toutes les professions du spectacle vivant : conteurs, magiciens, jongleurs, danseurs aériens, marionnettistes et même derviches tourneurs. Mais l’innovation de cette année, ce sont les danses des années 20 interprétées par une danseuse de talent qui rejoue avec brio les numéros des plus grandes étoiles des Années folles. La danseuse invite le public à danser en lui apprenant quelques pas de charleston et de swing, tout le monde se prête au jeu avec plaisir.
En plus de ces spectacles en tout genre, deux expositions sur le thème des années folles sont présentées : une sur l’icône incontournable de cette période, Joséphine Baker ; l’autre sur la naissance des Revues de Music-Hall : des costumes impressionnants qui redonnent vie à cette époque révolue.
Reconstitution de Joséphine Baker en train de se maquiller. Crédits photos : Myriam B.
L’immersion est totale dans ce musée qui, à l’instar des fêtes foraines du XIXème siècle, offre au spectateur une journée merveilleuse.
Myriam Boukhalfa
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