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Géorgie, fragilisation du système politique

Depuis plus d’un an, une grave crise politique agite la Géorgie et fragilise le système en place. En effet, deux partis s’affrontent autour des différents scrutins, à la fois nationaux et locaux. En jeux : la mainmise sur le pouvoir face à la démocratie libérale.


©AFP


Des scrutins frauduleux


En octobre 2020, les élections législatives géorgiennes ont été gagné par le parti Rêve Géorgien, qui soutient la Présidente actuelle Salomé Zourabichvili. Le scrutin avait directement été accusé d’être frauduleux par l’opposition, menée par le Mouvement National Uni (MNU) mais aussi par les observateurs internationaux comme l’Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe (OSCE). Cette situation avait créé une crise politique paralysant les institutions de l’ancienne république soviétique. Ainsi, un accord de sorti de crise avait été signé en avril dernier sous le joug de l’Union européenne. Cependant, il a été rompu par Rêve Géorgien trois mois plus tard.


Le samedi 30 octobre dernier s’est joué le second tour du scrutin municipal géorgien, consacrant la victoire de Rêve Géorgien. Le parti s’est imposé de peu, face au MNU qui appelle une nouvelle fois à se mobiliser contre une élection qui aurait été frauduleuse, faisant l’état d’achats de vote et de pression sur les électeurs. L’ONG Transparency international a elle aussi, exprimée ses préoccupations, sur des irrégularités relevées avant et pendant le scrutin.

Le MNU, dirigé par Nika Melia, est résolu à protester jusqu’à l’organisation d’un scrutin honnête et compte mobiliser un maximum de Géorgiens pour s’insurger contre la mainmise du gouvernement sur le pouvoir.


Un parti d’opposition en difficulté


Le MNU avait été créé en 2001 par le pro-occidental Mikheïl Saakachvili, lui-même Président du pays de 2004 à 2007 puis de 2008 à 2013. On retient de ses mandats notamment sa brillante lutte anti-corruption mais aussi la provocation de l’intervention militaire russe en 2008.

Condamné en 2018 pour abus de pouvoir, il est parti en exil en Ukraine avant la fin de son dernier mandat. Mikheïl Saakachvili est rentré dans son pays natal juste avant les élections municipales cette année, entraînant son emprisonnement immédiat. Depuis la prison, il appelle les députés de l’opposition à quitter le Parlement.

Afin de protester contre son incarcération qu’il estime être une manigance politique, il a entamé une grève de la faim, achevée 50 jours plus tard, le 20 novembre, alors qu’il se trouvait dans un état critique. Durant sa grève de la faim, de nombreux géorgiens l’ont soutenu en se rassemblant dans les rues de Tbilissi et en scandant son nom.


Le pays caucasien ne semble pas sortir de cette crise qui secoue le pays tout entier. Un mouvement anti-gouvernemental semble s’être consolidé autour de la figure de Mikheïl Saakachvili, tandis que la Présidente du pays n’apparaît pas prête à entamer un dialogue avec eux.

Victoria Petrolesi

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