Ce samedi 4 février aura lieu la journée mondiale contre le cancer. Instituée depuis 2000, cette journée vise à mobiliser la communauté internationale pour sensibiliser les gouvernements, promouvoir la recherche et la prévention sur le cancer. C’est l’occasion de faire le point sur les avancées encourageantes en matière de lutte contre la maladie, au sein du premier centre de cancérologie français, à Paris.
Selon la Fondation pour la recherche contre le cancer, « le cancer constitue la deuxième cause de décès avec près de 10 millions de morts par an » dans le monde et « la première cause de mortalité prématurée en France ». World Cancer Day rappelle, « qu’un tiers des cas de cancer peuvent être évités » et « qu’un autre tiers peut être soigné s’il est détecté à temps et correctement soigné ».
A Paris, l’Institut Curie est un bastion de la recherche et de l’expérimentation. Les avancées réalisées dans le domaine du soin, de la prévention et de la détection des cancers ouvrent des perspectives encourageantes.
L’intelligence artificielle, au service du diagnostic du cancer du sein
En décembre 2022, le premier centre de cancérologie français a annoncé sa collaboration avec la startup israélienne Ibex Medical Analytics, autour de la solution Galen Breast. L’algorithme, basé sur l’IA, offre des résultats satisfaisants. Les résultats de l’étude scientifique, menée avec cette nouvelle technologie, démontrent que la solution fait ses preuves dans la détection de différentes catégories de cancer du sein et permet, aussi, de prioriser le traitement des cas détectés comme étant les plus urgents.
Grâce au deep learning (système d’apprentissage de la machine, inspiré du cerveau humain, permettant de traiter les informations), le diagnostic est précis et fiable. L’IA offre un gain de temps aux spécialistes, lors des biopsies, explique à France Info la Professeure Anne Vincent-Salomon, médecin et cheffe du département de pathologie de l’Institut Curie : « l’algorithme n’est, lui, par définition, jamais fatigué tandis que le pathologiste peut, au vingtième ou trentième cas, voir sa vigilance un peu atténuée du fait de sa fatigue. Et c’est donc une sécurité ». Elle ajoute qu’à termes cela « permettrait d’optimiser les diagnostics, d’accélérer les décisions thérapeutiques et, au final, d’améliorer la prise en charge de nos patientes », alors que les cas de cancer du sein se multiplient dans le monde chaque année.
Perfectionnement du traitement classique par radiothérapie
Les laboratoires de recherches de l’Institut sont aussi à la pointe des technologies de radiothérapie. Il y a quelques jours, un plan d’investissement de 56 millions d’euros, sur 6 ans, a été annoncé avec l’objectif, détaillé dans un communiqué de presse, de « mieux soigner les patients atteints de cancer, y compris les enfants, avec des traitements toujours plus précis, conservateurs, personnalisés et garantissant une meilleure qualité de vie pour les patients ». Les rayons envoyés pour détruire les cellules cancéreuses peuvent aussi abîmer les tissus sains et grâce au perfectionnement des techniques, comme celle de la radiothérapie asservie à la respiration s’adaptant aux mouvements respiratoires, les spécialistes optimisent leur précision.
Pour soigner les enfants, l’Institut Curie a notamment recours à la protonthérapie, un type de radiothérapie ultraprécise. Elle permet de diminuer « la dose d’irradiation totale à laquelle le corps est exposé, ce qui explique son intérêt en pédiatrie », comme expliqué dans ce même communiqué.
Espoir pour l’immunothérapie
Le traitement par immunothérapie stimule le système immunitaire du patient pour lutter contre les cellules cancéreuses. Un communiqué de presse de l’Institut Curie spécifie que le docteur Nicolas Manel, chercheur Inserm et chef d’équipe au sein de l’unité Immunité et cancer, avec son équipe, a identifié « un nouveau médicament biologique capable d’activer STING spécifiquement dans les cellules clefs du système immunitaire ». STING qui est une voie de signalisation cellulaire, « indispensable accélérateur de la réponse aux immunothérapies ».
Le docteur explique que « testée dans différents systèmes (in vitro, chez l’animal et sur des échantillons de tumeurs humaines), cette stratégie a montré un effet antitumoral fort, même à faible dose ». Avec sa société de biotechnologie, il souhaite développer ce médicament et parvenir à lutter contre « des cancers jusqu’ici résistants à tous les traitements connus, et ce, sans chimiothérapie ni radiothérapie. »
Margaux Couillard
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