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L’anorexie mentale atypique, un trouble difficile à détecter

L’anorexie mentale atypique se traduit par des symptômes semblables à ceux de l’anorexie, à une différence près : le poids. Jugé « normal », il alerte moins les professionnels de santé et rend la pose d’un diagnostic plus compliquée.



« T’as pas l’air anorexique ». Dans l’imaginaire collectif, l’anorexie rime avec maigreur. Pourtant, certains individus éprouvent les symptômes de l’anorexie mentale, sans être en sous-poids. Appelé « anorexie mentale atypique », on estime qu’entre 0,2 et 4,9% de la population souffre de ce trouble alimentaire au cours de sa vie, selon une étude de l’International Journal of Eating Disorders.


Derrière un poids « normal », de nombreux symptômes


Plus difficile à détecter, l’anorexie mentale atypique serait toutefois au moins deux à trois fois plus commune que l’anorexie. Si les deux troubles diffèrent en termes de poids, leurs symptômes comportementaux et émotionnels sont similaires : obsession autour de son image corporelle, peur immense de prendre du poids, faible estime de soi, hyperfocus sur la nourriture et la nutrition, dérèglement émotionnel (irritabilité, changements d’humeur, etc), difficulté à se concentrer… 


L’anorexie impacte à la fois le corps (douleurs abdominales, constipation, système immunitaire fragilisé, faible énergie, aménorrhée), jusqu’à endommager les organes vitaux et entraîner la mort, mais aussi la vie sociale car les sorties – où l’on pourrait potentiellement manger – sont esquivées. L’isolement est alors parfois préféré au risque d’ingérer des calories non maîtrisées. Comme pour la majorité des troubles alimentaires, l’anorexie mentale atypique touche principalement les femmes.


Un diagnostic complexe à établir


Contrairement aux stéréotypes, la malnutrition peut survenir à tous les poids. La docteure Holly Agostino, directrice du programme des troubles alimentaires à l’Hôpital de Montréal pour enfant, observe de plus en plus de cas d’anorexie atypique. « Souvent, la famille, les amis et même les médecins trouvent difficile de détecter ces cas, parce que les patientes ne correspondent pas au stéréotype d’une personne souffrant d’anorexie. En fait, certains comportements sont même souvent encouragés parce qu’ils semblent sains. Il est important de se rappeler que le poids de la patiente n’est pas un critère fondamental d’un trouble alimentaire. Des patientes qui ont un indice de masse corporel (IMC) normal peuvent quand même avoir une maladie très grave et potentiellement mortelle. ».


Pratiquer un sport, soigner sa silhouette, surveiller son alimentation sont autant de comportements valorisés socialement. Si ces diktats existent depuis plusieurs décennies, les réseaux sociaux offrent une nouvelle caisse de résonnance aux contenus « healthy » ou « fitness ». Entre s’entraîner à outrance et restreindre son alimentation ou prendre soin de soi et de sa santé, la limite reste fine.


Jeanne Dermaut


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