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L'apologie de la drogue dans les dessins animés : zoom sur Alice au pays des merveilles

Source de divertissement populaire pour les enfants depuis des décennies, les dessins animés secouent aujourd’hui le débat public. L’apparition et l’usage de la drogue dans ces derniers se manifestent de manière de plus en plus radicale. L’inquiétude des parents et des professionnels de santé ne cesse de gronder.


Alice au Pays des Merveilles : un trip sous LSD ?


Publié en 1865, Alice au Pays des Merveilles est un roman de Lewis Carroll. Adaptée en plusieurs versions cinématographiques, animées et télévisées ces dernières décennies, l’histoire iconique d’Alice agite la toile quant aux multiples possibilités d’interprétation qu’elle recouvre.



Alice et les fleurs © Disney (1951)

Nombreuses sont les critiques à suggérer que le livre de Lewis Caroll est une allégorie de la consommation de drogues, notamment des hallucinogènes, présentes dans les champignons. Certaines scènes du livre font en effet écho à une consommation de drogue. Parmi elles, la rencontre entre Alice et le Chat de Cheshire, que la jeune protagoniste rencontre alors qu’elle est perdue en forêt. Le chat disparaît et réapparaît à sa guise, laissant sans cesse derrière lui son sourire énigmatique. Leurs conversations engagent également une série de réflexions autour de la perception de la nature et de la perception de la réalité : deux thèmes au cœur des expériences psychédéliques.


Lewis Carroll fait le choix d’ouvrir le premier chapitre d’Alice au Pays des Merveilles par l’expression « Fall down the rabbit hole » (« Tomber dans le terrier du lapin »), qui fait référence à l’état dans lequel on entre en cas de prise de drogues hallucinogènes. De quoi confirmer les interprétations des lecteurs…


Lewis Carroll étant connu pour sa faculté à glisser dans ses œuvres des références cryptées, des jeux de mots et moult messages subliminaux. Nombreux sont ceux à rejeter cette interprétation psychédélique, d’autant plus que ces théories présentent des incohérences. En effet, bien que l’aventure d’Alice puisse ressembler à un trip psychédélique sous LSD, cette drogue hallucinogène populaire dans les années 60 n’est synthétisée pour la première fois qu’en 1938, soit plus d’un siècle après la publication de l’ouvrage de Lewis Caroll.


Une question qui tourmente les professionnels de santé


Chercheur à l’Université de Californie de Sud, le Docteur Anthony Smith a mené une étude sur la représentation de la marijuana dans les dessins animés pour enfants en 2018. Le chercheur a décidé d’analyser 50 épisodes de dessins animés populaires pour enfants, diffusés entre 2012 et 2017, en examinant la fréquence et le contexte dans lequel la marijuana était représentée. Finalement, parmi tous les dessins animés analysés, 44% d’entre eux présentaient des personnages en train de fumer de la marijuana de manière positive, notamment dans des scènes humoristiques destinées à faire rire le jeune public.

Dans la même lignée, Richard R. Lingeman, auteur de l’ouvrage The Drugs 101: An Overview for Teens, soutient l’idée selon laquelle Lewis Carroll aurait vraisemblablement pu être sous influence de drogues lors de son écriture d’Alice au Pays des Merveilles. Il n’évoque pas dans ses recherches le LSD, mais plutôt le laudanum, un opiacé utilisé à l’époque comme analgésique. Lingeman affirme que Lewis Carroll consommait de laudanum de manière régulière, pour traiter ses maux de têtes et ses douleurs nerveuses. C’est cette consommation qui aurait pu être à l’origine d’hallucinations et de visions au cours de l’écriture de son roman.


Vers une banalisation de la drogue dans les dessins animés ?


La drogue est souvent montrée sous son meilleur jour dans les dessins animés, et les conséquences désastreuses qu’elle peut engendrer sont rarement mises en lumière. Ainsi, les consommateurs de ces dessins animés, notamment le jeune public, peuvent interpréter la drogue comme quelque chose de banal et acceptable. Cela peut attiser leur curiosité et encourager l’expérimentation de la drogue. Cette représentation positive soulève donc des risques majeurs, car les enfants, en pleine période de développement, peuvent être influencés et avoir une perception biaisée des consommations de drogue représentées dans leurs dessins animés favoris.

Cependant, si de nombreux dessins animés tels qu’Alice au Pays des Merveilles laissent planer le doute quant à l’usage de drogues par les protagonistes, la plupart de ces affirmations restent hypothétiques et ne sont que des théories. Interprétations populaires mais controversées, ces théories ne sont donc pas soutenues par des preuves tangibles.



Lola Gautier







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