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La milice paramilitaire Wagner : Armée de l’ombre au service de la Russie


Milice paramilitaire ultra-violente russe créée en 2014, le groupe Wagner compte entre 3 000 et 5 000 mercenaires. Il a pris la lumière lors de l’intervention militaire russe en Syrie à partir de 2015 puis depuis la guerre actuelle en Ukraine. Néanmoins, il demeure peu connu et soulève bien des interrogations.


Des liens ambigus avec le Kremlin


Le groupe Wagner n’est pas officiellement rattaché au pouvoir russe, mais œuvre en faveur des intérêts extérieurs de la Russie. Ainsi, ses hommes sont déployés autour du monde, où les intérêts de la Russie doivent être protégés.

Son financement ne relève pas directement du Kremlin mais de l’oligarque Evgueni Prigojine, proche du Président russe Vladimir Poutine. Cet homme d’affaires est également à la tête l’IRA (Internet Research Agency), un des plus grands organismes russes de diffusion de propagande pro Poutine en ligne.

Toujours dans le cercle proche de Vladimir Poutine, le fondateur et dirigeant de Wagner est Dmitri Outkine, ancien officier des forces spéciales de la direction générale des renseignements russes.

Cette proximité avec le Kremlin explique la pérennité du groupe. En effet, les sociétés paramilitaires privées sont formellement interdites en Russie. Cependant, le groupe Wagner bénéficie de la protection du ministère de la Défense et est entièrement équipé, notamment d’avions, par le gouvernement russe. Ce dernier peine à reconnaître l’existence de Wagner, qui ne peut pourtant agir sans l’aval du Kremlin, comme l’affirme Marat Gabidulin, ancien mercenaire.


Lieux où opère le groupe Wagner © France 24


La prégnance de l’idéologie


Dans ce groupe paramilitaire, l’idéologie prend toute sa place pour souder des liens forts entre ses membres, qui œuvrent dans un même intérêt.

La journaliste franco-russe Ksenia Bolchakova, spécialiste de Wagner, affirme que Dmitri Outkine est « fasciné » par le nazisme, comme le montrent ses tatouages et les casquettes aux symboles nazis qu’il revête.

Elle indique également que 30 à 40% des membres du groupe prônent le retour à la « pureté de la race russe ». Les idées nationalistes russes s’insèrent pleinement dans l’idéologie de la milice, qui n’hésite pas à mener en plus des combats, des campagnes de désinformation en leur faveur. Aussi, des croix gammées ont été retrouvées à plusieurs reprises sur des zones de combat de Wagner.

Par ailleurs, le nom de la milice viendrait du compositeur de musique allemand Richard Wagner, que le dictateur Adolf Hitler admirait particulièrement et qui aurait inspiré le 3ème Reich.


Moscou © France 24


L’ultraviolence comme mode de fonctionnement


Dénué d’existence légale et juridique, Wagner prône l’impunité, permettant à ses membres de torturer et de tuer. Ses méthodes d’action, en Afrique (Centrafrique, Libye et Mozambique notamment) et en Ukraine sont nombreuses : viols, réquisitions forcées, exécutions sommaires... Ce cycle de violence est entretenu par l’appui logistique phénoménal apporté par Moscou.


En décembre 2021, l'Union européenne a sanctionné le groupe, qu’elle accuse d'« alimenter la violence, de piller les ressources naturelles et d'intimider les civils en violation du droit international ».


Victoria Petrolesi

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