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La semaine de quatre jours, quels enjeux pour l’Espagne ?

En 2022, 200 entreprises espagnoles vont participer à une expérimentation à grande échelle autour de la réduction du temps de travail des salariés. En effet, les employés de ces entreprises vont passer à trente-deux heures de travail hebdomadaire, soit une semaine de quatre jours. L’idée a été proposée par le parti de gauche radicale Más País mais elle a vite été reprise par le gouvernement de Pedro Sánchez. Cette initiative a pour but de rendre les entreprises plus productives grâce à des salariés plus heureux. Pour réaliser cette expérimentation qui va durer trois ans, l’Etat a débloqué 50 millions d’euros de budget pour éviter que les salaires des employés ne soient réduits.


En réalité, la semaine de quatre jours existe déjà pour quelques entreprises en Espagne, mais sous différents modèles. L’entreprise Delsol, spécialisée en logiciels informatiques, a mis en place depuis presque deux ans, une semaine de quatre jours pour ses employés sans réduction de salaire. Ana Arroyo, la directrice des ressources humaines a dit au micro de France Info qu’elle trouvait que “cela a été bénéfique aussi bien pour les salariés que pour l’entreprise. Le travailleur a gagné en équilibre émotionnel. Or, un salarié heureux est beaucoup plus productif et, par conséquent, il va faire gagner plus d’argent à l’entreprise. Le taux d’absentéisme a chuté de près de 20% et le chiffre d’affaires a également augmenté de 20%.”

Mais d’autres entreprises comme Desigual ou Telefonica ont opté pour une semaine de quatre jours s’accompagnant d’une réduction des salaires. Cela a été plus difficile à accepter pour les employés. Chez la marque de vêtements, les salariés ont vu leur temps de travail diminuer de 13 % ce qui a causé une baisse de 6,5 % de leur salaire.


En France, la question ne se pose pas encore. Mis à part quelques entreprises comme LDLC, aucun établissement ne s’y est mis. Elisabeth Borne a même dit pendant une interview au Parisien, que les parlementaires et les syndicats ne relaient pas encore cette idée.


Saskia Juigner-Doubinsky

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