Cinq jours après la sortie du dernier rapport du GIEC, un énième séisme frappa Haïti.
Le Groupe d'Experts Intergouvernemental sur l’évolution du Climat a averti le monde entier à travers leur nouveau rapport sur les catastrophes naturelles qui nous attendent dans les prochaines décennies. En effet, il démontre notamment que l’objectif de l’Accord de Paris de maintenir le réchauffement de la Terre à 1,5°C n’est déjà plus possible. Les conséquences de l’augmentation thermique de la Terre vont se ressentir dans le nombre de cataclysmes que les populations vont subir. Le GIEC prévoit une augmentation considérable d’inondations, de tsunamis, d’incendies,...
Moins d’une semaine après la sortie de ce rapport, un nouveau séisme toucha Haïti. Avec une magnitude de 7.2, il a secoué tout le Sud de l’île et a engendré la mort de 2200 personnes selon le dernier bilan. D’après la chercheuse Rebekka Steffen, la fonte des glaces aurait un impact sur la tension au sein de la croûte terrestre. Le réchauffement climatique pourrait donc créer des séismes à certains endroits encore calmes de la planète.
Aujourd’hui, de nombreux haïtiens se retrouvent à la rue sans rien à manger ni à boire. Accentuée par la tempête Grace, les ravages subis par l’île sont énormes. Pour l’ONU, la solution est évidente : il faut “reconstruire mieux”. Ces mots rappellent la promesse non tenue des Nations-Unies après le séisme de 2010 à Haïti ayant fait plus de 200 000 morts. En effet, à cette époque là aussi, l’Organisation avait promis la reconstruction de l’île mais rien n’avait été fait.
Les convois humanitaires aident les haïtiens, mais leurs ressources sont insuffisantes. Ce besoin de matière première entraîne la naissance de distributions informelles d’aides humanitaires qui donnent souvent lieu à des altercations entre habitants.
Le nombre de catastrophes naturelles ne va cesser d’augmenter dans les années à venir et celles-ci créeront de plus en plus de victimes. Mais quelles solutions adopter ? A notre échelle, nous pouvons réduire notre consommation de viande, recycler nos déchets, réduire le plastique... Mais comment imaginer la réussite d’une telle ambition quand les Etats repoussent encore et toujours leurs objectifs; que quelques milliardaires se lancent le défi d’aller dans l’espace"; et que le plus gros paquebot du monde va être mis en service en novembre. Si le rapport très alarmant du GIEC ne fait pas réagir la scène internationale sur l’urgence climatique, alors quelle autre catastrophe la réveillera.
Saskia Juigner-Doubinsky
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