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Le Jihad islamique palestinien, mouvement radical allié du Hamas

Dernière mise à jour : 30 oct. 2023

Auparavant assez méconnu à l’international, le Jihad islamique palestinien (JIP), acteur central du conflit actuel, est accusé par Israël du bombardement de l’hôpital Al-Ahli à Gaza.

Des combattants du Jihad Islamique Palestinien à Gaza le 4  octobre 2023 - © AP / Fatima Shbair


Mardi 17 octobre au soir, l’hôpital Al-Ahli de Gaza est frappé. Le bilan est lourd. Les services de secours palestiniens parlent de près de 500 morts - ces chiffres seront par la suite démentis -. Très rapidement, les regards à l’international se tournent vers Tsahal, l’armée israélienne, qui mène sur l’enclave gazaouie une sévère opération de représailles après l’attaque meurtrière subie le 7 octobre. L’État d’Israël, appuyé par le soutien du président américain Joe Biden en visite dans la région, écarte cette hypothèse et désigne un coupable : le Jihad islamique palestinien. Alors que depuis le début des combats, les yeux sont rivés sur le Hamas et sa branche armée - les Brigades Ezzedine Al-Qassam -, l’accusation israélienne remet dans la lumière le rôle de la deuxième faction armée de la bande de Gaza.


Un mouvement d’inspiration iranienne


À l’origine du mouvement se trouvent des étudiants et des intellectuels rentrés d’Egypte après leurs études et désireux de lutter contre la politique coloniale d’Israël. Le plus connu est Fathi Shiqaqi, un Palestinien qui étudie la médecine, longtemps proche des Frères musulmans avant de s’en détacher, préférant une approche plus radicale. Ce groupe va largement s’inspirer du modèle iranien et de la révolution islamique de l’Ayatollah Khomeini en 1979.


Rapidement le JIP se dissocie des autres groupes présents à Gaza. Dans un premier temps, il rompt avec les Frères Musulmans, qu’il considère comme prédicateurs d’un islam trop rigoriste délaissant la lutte anticoloniale. Il refuse aussi de rejoindre l’Organisation pour la libération de la Palestine (OLP) de Yasser Arafat, qu’il critique pour son approche laïque. Cette double différence fait du Jihad islamique palestinien un mouvement « hybride » : « islamo-révolutionnaire » et nationaliste.


La perspective en 1993 des accords d’Oslo, que le JIP conteste frontalement, permet au mouvement de grandir et de se structurer. L’organisation mène alors à la même période une série d’attentats à la bombe en territoire israélien, qui mènera à l’assassinat de son leader - Fathi Chikaki - en octobre 1995 par Israël. Affaibli, le mouvement va se radicaliser et mener différentes séries d’attentats-suicides, principalement lors des Intifadas.


Historiquement implantée dans la bande de Gaza, sur les rives de la Méditerranée, l’organisation s’est étendue en Cisjordanie depuis plusieurs années. L’importance et la puissance actuelle de l’organisation ont été possibles grâce au soutien financier croissant de l’Iran.


Plus radical, le Jihad islamique n’aspire pas au pouvoir


Créé plus tôt, le Jihad islamique ne s’est pas imposé politiquement. - contrairement au Hamas qui administre seul la bande de Gaza depuis juin 2007 -Toutefois, les deux mouvements islamistes se rejoignent sur plusieurs points : le rejet d’une solution à deux états, la volonté d’éradiquer Israël, la lutte armée et la proximité avec le Hezbollah libanais - lui aussi financé par l’Iran -.


Ces groupes cultivent aussi certaines différences. La principale réside dans le refus du JIP de s’engager dans un quelconque processus politique ou diplomatique, à l’exception notable des élections législatives de 1996. Le Jihad islamique a pour objectif central « la libération de la Palestine uniquement par les armes ». Même si le Hamas et le JIP affichent publiquement la solidité de leur alliance - notamment pour l’attaque du 7 octobre -, la position radicale de ces derniers a plus d’une fois déstabilisé le Hamas lorsqu’il cherchait un compromis temporaire avec Tel-Aviv. Les Brigades Al-Qods ont de nombreuses fois fait cavalier seul, organisant des attaques sur Israël sans le Hamas.


L’attaque coordonnée du « déluge d’Al-Aqsa » démontre que les différents groupes islamistes du Proche-Orient sont plus proches que jamais. La République Islamique d’Iran a su imposer son hégémonie sur le Jihad dans la région, notamment en le finançant activement. Ainsi, le Moyen-Orient est sur le point de basculer dans une guerre inédite depuis plusieurs décennies.


Tristan Lombard




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