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Le phénomène Netizens en Corée du Sud

Aujourd’hui encore, d’autres faits d’espionnage suscitent la colère des coréens. Le Huffington post rapporte la diffusion d’ébats de clients par 800 caméras espions réparties dans 30 hotels. L’inertie des autorités de police incite les citoyens à enquêter par leurs propres moyens.

Classée 13eme puissance mondiale, la Corée du Sud est l’un des pays les plus connectés au monde. Les nouvelles technologies y sont très sophistiquées. Parmi les plus populaires du moment, on peut citer les caméras de surveillance intégrées aux véhicules pour identifier les voleurs. Si dans certains cas ces caméras permettent de faciliter le mode de vie des consommateurs, elles sont parfois détournées de leur fonction pour prendre une tournure dramatique.

Les Molkas désignent le contenu pornographique de vidéos ou de photos prises à l’insu des victimes. Les caméras espions en sont la première cause de leur prolifération car la Corée du Sud en est le premier consommateur. Très populaires, il est facile d’en faire l’acquisition pour la somme de 100 euros.

Ce phénomène est un véritable fléau pour la société coréenne. En 2018, ces caméras ont poussés 22 000 femmes à manifester pour dénoncer l’inertie des autorités. En effet, c’est seulement 2% des 5000 hommes poursuivis qui ont été condamnés en 2017. ( Chiffres de l’huffington post ).

Face à l’ampleur de ces caméras espions, de nombreuses associations ont vu le jour pour enquêter à la place des autorités. Souvent composées de femmes, leur but est la recherche d’éléments de preuve afin d’envoyer les concernés devant la justice. Elles constituent une partie du mouvement Netizens.

Qui sont les Netizens ?

Renommé les « Justiciers du Net » par Arte, les netizens sont littéralement des citoyens lambdas qui résolvent des affaires laissées à l’écart par les autorités. Cependant, leurs investigations ne se limitent pas à la pornographie virtuelle.

« Zaro » est l’une des personnalités emblématiques de ce mouvement. Il est à l’origine de la démission du chef des services de renseignement. En effet, il est parvenu à révéler l’influence de l’Etat dans le résultat des élections présidentielles.

Comment les Netizens parviennent-ils à défier le travail des autorités coréennes ?

Pour pallier à la latence des services de police, les Netizens partent eux mêmes à la chasse aux informations : enquêtes de terrain à l’aide de leur propre téléphone, communiqués de presse publiés par les mairies, articles en ligne, tout est bon pour résoudre les affaires.

Nombre d’entre eux utilisent leurs expertises professionnelles au service de la cause qu’ils défendent.

Par exemple, les « Avengers » est un groupe de netizens qui tentent de prouver le détournement des 17 millions d’euros à l’origine de la destitution de l’ancienne présidente. Pour y parvenir, ils peuvent compter sur les compétences de leur journaliste d’investigation et sur celles de leur inspecteur des impôts.

La présence de la société coréenne sur les réseaux sociaux permet aux Netizens de répandre à grande échelle leurs découvertes. L’un des plus connus est le site « Oh my news » qui est un site journalistique participatif. Les enquêtes visent les autorités mais aussi les entreprises. Il y a donc une grande attention portée par ces derniers sur les articles publiés.

La police est devenue plus attentive à ce phénomène et propose depuis 2007 une collaboration avec les netizens. Cette cellule travaille au sein du département de la cybersécurité. A la fin de cette collaboration, un netizen peut recevoir des remerciements par l’Etat.

Serait-ce l’émergence d’une justice interactive ? A suivre…

Publié par l’Oeil d’Assas.

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