L’année dernière, à trois reprises, l'Équipe de France de Football a été éliminée d’une compétition internationale par l’épreuve des coups de pied au but. Bien que cela puisse paraître anodin, cette presque fatalité dure depuis plusieurs années…
La défaite des Bleuets en Finale du Mondial face à l’Allemagne, après une séance de tirs au but. © Getty Images.
2 Décembre 2023. Après plus de 100 minutes de jeu, les Français ont un souhait : prendre leur revanche contre l’Allemagne en remportant leur seconde étoile avec les moins de 17 ans. A Surakarta, en Indonésie, la tension monte. Après le début de la seconde mi-temps, le sort des Français semble scellé. Les Allemands mènent 2-0 grâce à un pénalty de P. Brunner à la 29’ et une contre-attaque de N. Darvich à la 51’. Deux minutes plus tard, S. Bouabré transforme la première réelle action dangereuse des Bleuets. L’espoir renaît.
A la 69’, après un tacle en retard sur I. Bouneb, l’Allemand W. Osawe est sanctionné d’un second carton jaune, synonyme d’exclusion. Désormais en supériorité numérique, le match aurait pu basculer en faveur des Bleuets, mais l’équipe n’a réussi qu’à égaliser à la 85’ grâce à une frappe de M. Amougou. Après un parcours presque parfait, caractérisé par la victoire de leurs trois matchs de phase de groupe et la concession d’un seul objectif dans ce Mondial, sans compter la finale, tout se joue à nouveau sur une séance de tirs au but.
Bien que cette épreuve leur eût permis de remporter les 8e de finale face au Sénégal durant cette compétition, des souvenirs plus douloureux lui sont attachés. Six mois plus tôt, à Budapest, en Hongrie, après un match nul (0-0), l’Euro s’était également joué entre les Bleuets et la Nationalelf sur cette même épreuve. Les Allemands avaient remporté la finale avec cinq buts contre quatre français. Alors, comme une impression de déjà-vu nous submerge lorsque les U17 Français, portés par leur capitaine J. Kayi Sanda, se retrouvent face à cette même équipe devant la cage de but. Bien que P. Argney, le gardien français, ait montré son talent en stoppant plusieurs tirs allemands, la session se finit à 3-2 en faveur des champions d’Europe. Ils sont ainsi sacrés pour la première fois Champion du Monde.
Une fatalité à tous les niveaux
Un an plus tôt, le 18 décembre 2022, au Qatar, la finale de la Coupe du Monde de Football Masculine s’était jouée sur le même schéma entre les Français et les Argentins. Après un match haut en émotion (3-3) et une remontada des Bleus, une session de tirs au but les avait départagés. Avec quatre buts face à deux, ce sont les Albicelestes qui ont remporté leur troisième étoile. Cette finale peut rappeler celle du Mondial 2006, dans laquelle la France avait perdu face à l’Italie lors d’une session similaire. Ce n’est néanmoins pas le seul exemple. Depuis le quart de finale remporté face à l’Italie, en 1998, l’année de leur premier sacre, l’équipe tricolore n’a plus gagné un seul match sur une épreuve de coups de pied au but.
D’ailleurs, l'Équipe de France de Football Féminine semble touchée par la même malédiction. Le 12 août dernier, celle-ci a été éliminée du Mondial en quarts de finale face à l’Australie, lors de ce type d’épreuve. Cette situation n’est pas unique. Elle s’inscrit dans une lignée de quatre sur cinq éliminations en quarts de finale par ce mécanisme, dans une compétition internationale (Mondial, Euro, JO).
La génération 2006, des U17, n’est ainsi pas la seule à avoir faibli face à la cage. Pour leur sélectionneur, il aurait fallu l’emporter dans le temps réglementaire et ne pas se retrouver dans cette position. « C'est le même scénario qu'à l'Euro. On a eu des occasions pour les tuer et on ne le fait pas. […] On aurait dû gagner dans le jeu. C'est encore une histoire de loterie, on a beau travailler [les tirs au but], c'est difficile. », explique-t-il au micro de l’Équipe. Ce n’est toutefois pas la fin pour les Français. Ils vont pouvoir se relancer dans une quête à la médaille lors de prochaines compétitions. En espérant enfin briser cette malédiction, si la situation se présente à nouveau.
Laurine Lafont
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