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Massacre en Birmanie : l’armée responsable

Le 24 décembre dernier, trente-cinq personnes ont été retrouvées tuées et brûlées dans des véhicules calcinés dans l’Est de la Birmanie. Les opposants du régime en place ont accusé l’armée birmane d’être responsable de cette tuerie.


Des véhicules incendiés lors de l’attaque du 24 décembre en Birmanie / AP

Quelle est la situation en Birmanie ?


La Birmanie est un pays avec un passé compliqué. Depuis 1962, les dictatures militaires se succèdent. En 2011, la junte militaire laisse place à un pouvoir civil plus démocratique. Quatre ans plus tard, le Parti National pour la Démocratie est élu. Aung San Suu Kyi devient ministre du Conseil d'État en 2016, ce qui équivaut au rôle du premier ministre en France. Ce souffle de démocratie reste supervisé par l’armée car 25% des sièges de l’Assemblée sont donnés d’office à des militaires. De plus, dans le gouvernement, les ministres de l'Intérieur, de la Défense et des Frontières sont nommés par le commandant en chef des forces armées.

Le 1er février 2021, Aung San Suu Kyi et plusieurs autres dirigeants pro-démocratie sont arrêtés lors d’un coup d’Etat militaire. Myint Swe a été nommé président en intérim et a aussitôt transféré les pleins pouvoirs au général à la tête de l’armée, Min Aung Hlaing. La communauté internationale refuse de reconnaître la junte militaire au pouvoir.

Depuis ce jour, des tensions entre le mouvement populaire qui s’oppose au régime et l’armée birmane sont plus fortes que jamais.


Un 24 décembre tragique


La communauté internationale qui condamnait déjà le coup d’Etat militaire de février 2021 a été abasourdie en apprenant le massacre de trente-cinq personnes, dont des enfants, par des militaires dans le canton de Hpruso. Un porte-parole de la junte a admis, le lendemain, que des affrontements avaient eu lieu dans cette zone la veille mais que les soldats n’avaient tué que des terroristes.

La stupeur face à cet événement fut de plus en plus grande au fil des jours. Le 25 décembre, les combattants de la Force de défense des nationalités karenni (KNDF), une organisation regroupant différents groupes armés locaux ont publié plusieurs photos montrant les véhicules incendiés. La plupart des victimes seraient des civils karenni, l’ethnie principale de l’État de Kayah où a eu lieu l’incident. Le 28 décembre, l’ONG Save the Children a annoncé officiellement que deux de leurs membres ont été retrouvés morts dans les véhicules incendiés.


C’est la tuerie de trop pour la scène internationale. En effet, en 10 mois plus de 1 300 civils ont été tués, selon l’Association d’assistance aux prisonniers politiques, une ONG locale. Les Etats-Unis ont renouvelé leur appel à imposer un embargo sur les armes à destination de la Birmanie. En parallèle, le représentant de l’ONU Martin Griffiths a appelé les autorités à « démarrer immédiatement une enquête fouillée et transparente afin que les responsables puissent être amenés devant la justice dans les plus brefs délais. »



Saskia Juigner-Doubinsky

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