Alors que les résultats se font encore attendre dans quatre états, l’ampleur de la « vague républicaine » prédite par les sondages s’annonce moins importante que prévu. Les démocrates pourraient même conserver le Sénat.
La « déferlante rouge » promise par Donald Trump aura à peine éclaboussé le camp adverse. Certes, la campagne menée par le parti démocrate n’a pas su se concentrer sur les bonnes thématiques. Les républicains ont, eux, axé leur discours sur l’inflation, problématique surpassant toutes les autres dans le coeur des américains en cette période de crise énergétique mondiale. Cette avance devait leur permettre de rallier la majorité du Congrès, handicapant l’administration Biden pour la seconde moitié de son mandat. Des résultats moins catastrophiques qu’escomptés ont néanmoins contredit ce schéma.
Plusieurs victoires démocrates symboliques
Le camp démocrate a remporté une élection cruciale dans l’Etat de Pennsylvanie, lieu de naissance du Président Joe Biden. Le trumpiste Mehmet Oz s’est ainsi vu ravir son siège par John Fetterman, un coup de maître qu’ils n’avaient pas vu venir. Les démocrates sont même parvenus à conserver l’Etat de New York grâce Kathy Hochul, pourtant pressentie perdante. D’autres postes de gouverneurs ont aussi été repris aux républicains dans le Maryland et le Massachusetts, où Maura Healey sera la première gouverneure ouvertement lesbienne.
Si le camp conservateur a essuyé des déceptions, ses résultats restent satisfaisants. La Chambre des représentants devrait passer sous contrôle républicain, avec 207 sièges déjà obtenus, selon les résultats fournis par l'agence AP, contre 184 pour les démocrates (il en faut 218 pour avoir la majorité). En Floride, dans l’Ohio, ou encore en Georgie, les démocrates ont ainsi échoué dans leur bataille électorale pour les postes de gouverneurs ou de sénateurs.
Une victoire mitigée pour Donald Trump
L’autre enjeu majeur de ses élections de mi-mandat était celui des prochaines élections présidentielles. L’ancien occupant du bureau oval, qui devrait annoncer sa candidature courant semaine prochaine, avait promis une victoire massives de ses « poulains ». L’un d’eux, J. D. Vance, a décroché le poste très convoité de sénateur dans l’Ohio, bastion industriel et agricole du Nord du pays.
D’autres proches du magnat de l’immobilier, notamment Ronny Jackson, Marjorie Taylor-Greene, membres de la frange la plus conservatrice des républicains, ont été de leur côté élus à la chambre des représentants.
Le gouverneur de Floride, Ron DeSantis, et le gouverneur du Texas, Greg Abbott, deux futurs prétendants républicains à la présidence nouvellement élus, pourraient néanmoins faire blocage à une réélection de Trump. D’après CNN, ce-dernier serait même « furieux », et « crierait sur tout le monde ».
Des résultats qui se font désirer
L’attribution de sièges de sénateurs décisifs est plus qu’attendue dans le Wisconsin, l’Arizona et le Nevada. Aucun vainqueur n’a été désigné en Georgie, un nouveau scrutin sera organisé en décembre. Une lutte district par district est encore en cours pour le contrôle de la Chambre, de la Virginie au Kansas et en passant par Rhode Island. Rien n’est encore sûr, mais une perte de sa majorité dans les deux chambres du Congrès pour Biden signifierait une forte entrave à sa marge de manoeuvre, avec des risque de blocages pour des votes décisifs, comme le budget.
Emma Téreygeol