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Nouvelle-Calédonie : un second référendum en faveur du « non » à l’indépendance

L’archipel a choisi à nouveau de rester français mais les indépendantistes progressent

Historique


Le 24 septembre 1853 à Balade le contre-amiral français Febvrier-Despointes proclame la souveraineté française sur la Nouvelle-Calédonie et c’est ainsi que Napoléon III en prend possession.

Y résidaient les kanaks, population arrivée en Nouvelle-Calédonie il y a environ trois mille ans qui sont désormais sous l’autorité des colonialistes occidentaux. Dans un décret n°46-227 du 20 février 1946, Charles de Gaulle abolit le régime de l’indigénat sans pour autant accorder aux kanaks une pleine citoyenneté. En effet, ils ne deviennent français électoralement qu’en 1957.

Dès les années 1960, certains kanaks appellent à l’indépendance et s’ensuit la création de petits partis indépendantistes qui vont s’unifier en 1975 afin de former le premier parti indépendantiste calédonien : le Parti de libération kanak dit Palika (auquel succédera le FLNKS). Durant toutes ces années cette envie d’indépendance grandit, elle se solde par des actions dangereuses tel que le démontre le drame de la « Grotte d’Ouvéa ». Par conséquent, des accords, ceux de Matignon en 1988, puis de Nouméa en 1998 vont être pris afin de prévoir la mise en place d'un statut transitoire de dix ans avant un référendum d'autodétermination.


Les accords de Matignon sont des accords conclus à Paris le 26 juin 1988 par une délégation indépendantiste menée par Jean-Marie Tjibaou et une délégation anti-indépendantiste dirigée par le député Jacques Lafleur, sous l'égide du gouvernement français de Michel Rocard, à la suite du conflit opposant les loyalistes (favorables au maintien de la Nouvelle-Calédonie dans la République) et les indépendantistes. Ces accords prévoient une période de développement de dix ans, avec des garanties économiques et institutionnelles pour la communauté kanak, avant que les Néo-Calédoniens puissent se prononcer sur leur indépendance. Finalement le référendum de 1998 n’aura jamais lieu puisque l’issue certaine qui est le « non » à l’indépendance aurait risqué d’engendrer davantage de violences.


Intervient le 5 mai 1998, l’accord de Nouméa, accord dit de « décolonisation » signé par le gouvernement Jospin, Jacques Lafleur et le président du FLNKS, Rock Wamytan, relatif à l’indépendance. Il prévoit trois référendums sur l'indépendance de la Nouvelle-Calédonie. Ils sont prévus par l'accord en cas de vote négatif pour les deux premiers. Le premier de ces référendums a été organisé le 4 novembre 2018, le second s’est déroulé le 4 octobre 2020. Il s'agit pour les habitants de déterminer le futur statut institutionnel de l'île. À ces dates, les citoyens néo-calédoniens et les résidents du territoire ont été appelés à se prononcer par oui ou par non à la question : « Voulez-vous que la Nouvelle-Calédonie accède à la pleine souveraineté et devienne indépendante ? ».


Le vote du 4 octobre 2020 : le refus de l’indépendance



Source : opinion internationale


Dimanche dernier, les Calédoniens se sont de nouveau retrouvés, deux ans après le premier référendum dont l’issue était en défaveur de l’indépendance, devant les urnes.

Ils étaient 53,26 % contre 46,74 % à voter non à l’indépendance.

Dans une allocution télévisée transmise le même jour, le président de la République a exprimé « un profond sentiment de reconnaissance » en découvrant ce résultat. Par ailleurs, le premier ministre a décidé de réunir « prochainement » les politiques calédoniens afin d’engager d’ici 2022 la fin du processus de décolonisation.


Une montée des indépendantistes


Certes, une majorité de Calédoniens ont voté en défaveur de l’indépendance, ainsi ils ont exprimé leur volonté de rester français mais l’écart entre les votes s’est tout de même resserré par rapport au scrutin du premier referendum. En effet, les indépendantistes ont enregistré une progression de + trois points par rapport à leur résultat du 4 novembre 2018 (43,3 %). En outre, leur défaite face à ce referendum ne les encouragera pas à baisser les bras puisqu’ils ont déclaré hier qu’ils demanderaient un troisième scrutin, estimant avoir « le vent en poupe ». « Le FLNKS [Front de libération nationale kanak et socialiste] ira au troisième référendum », a déclaré Victor Tutugoro, porte-parole du bureau politique du FLNKS.


Un troisième référendum sera sûrement organisé, ce n’est pas une obligation, mais il en demeure tout de même que le climat qui règne dans le territoire français n’est pas serein puisque se créé un clivage entre la province du Nord et dans les îles de Loyauté qui prônent l’indépendance et la province du Sud qui souhaite rester française.

Dans tous les cas à l’issue du verdict final qui aura lieu dans moins de deux années, des tensions risquent de perdurer…


Axelle Gilleron-Courtade


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