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[Point de vue] Les étudiants français dans la tourmente face au flou de la rentrée universitaire


Image tirée d'un article de la Libre.be (12.05.2019)


« Tout le succès d’une opération réside dans sa préparation ». Cette citation du Général Sun Zi (孫子) quelque peu guerrière pourrait, sur le fond, être un bel adage de ce qu’il aurait fallu pour que notre rentrée soit réussie, à savoir une préparation.


Un mois après celle-ci, le système français d’enseignement supérieur est déjà mis à mal par ce qui semble être la deuxième vague de la Covid-19. Pour la plupart des usagers c’est l’incompréhension face à une contradiction : celle de la situation sanitaire de rentrée attendue, contre une impréparation du ministère de l’enseignement supérieur. Cela plonge les étudiants dans des conditions de transmission de savoirs des plus médiocres.


Le terme de « démerdentiel » qui a été trouvé dans Le Figaro résume parfaitement ce que beaucoup d’entre nous ressentons. A quatre jours de la rentrée 2020, nous ne savions presque rien sur la manière dont les cours allaient être donnés. Évidemment le tout présentiel a été adopté (où la seule nouveauté était le port du masque) et n’a pas empêché les amphis et salles de travaux dirigés d’être surchargés et la distanciation sociale, évitée. La réponse de la ministre Vidal face aux premiers cas a été d’appeler à « la responsabilité de chacun afin de limiter la propagation du virus », facile pour les jeunes qui pensent avant tout à leur avenir. Ils attendaient des réponses claires et non un poids supplémentaire sur leurs épaules : leur responsabilité.


Aujourd’hui après quinze jours de cours, qui ont évidemment engendrés la création de clusters, c’est la solution de 50% des capacités d'accueil, dans les amphis, les salles de TD, les bibliothèques ou encore les restaurants universitaires qui vient d’être adoptée pour les zones « rouges ». Cette annonce du vendredi pour le mardi, n’a pas permis de pouvoir s’organiser. Les problèmes informatiques pullulent, les étudiants ne sont pas tous assurés d’avoir leur cours. L’accès aux bibliothèques, centre de recherche se compliquent; ce sont toutes les filières qui tanguent.


Cette situation a lieu en France mais aussi en Belgique où chez certains de nos pays voisins. C’est l’université d’Harvard qui reste modèle, allant pourtant contre la présidence américaine et a réussi une longue préparation de rentrée et qui a surtout mis les moyens pour un enseignement en distanciel.


Cependant, le bilan, qu’il est bien triste de tirer chez nous, est que la Covid-19 n’a été que le miroir d’une situation bien souvent dénoncée les années antérieures. A savoir un manque de moyens comme le matériel informatique élémentaire dans toutes les salles de cours de la Sorbonne, une connexion internet viable pour assurer la gestion des cours à distance et partout, une dématérialisation de la recherche à mettre en place, une meilleure répartition des salles en fonction du nombre d’étudiants, une meilleure communication de l’administration envers ses étudiants… En France, l’habitude de nos gouvernants est de glorifier l’enseignement supérieur et d’évoquer le classement de Shanghaï ou encore de parler 5G pour l’avenir. En attendant, sur les bancs de nos facultés, grandes écoles ou universités, toutes les conditions ne sont pas optimales pour nos étudiants, avenir de notre société, qui se retrouve malgré elle, un peu amish…



Théo DUHAMEL (@Theo_Duhamel), étudiant en Histoire à l’université Paris 1 Panthéon Sorbonne





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