La précarité menstruelle est l'impossibilité ou la difficulté d'avoir accès à des protections périodiques pour des raisons financières. D'après un sondage Ifop réalisé pour l'association Dons Solidaires en 2019, 1,7 million de femmes manqueraient de protections périodiques en France. Plusieurs associations comme Règles Élémentaires, Marguerite & Cie et Dons Solidaires aident au quotidien les femmes dans cette situation.
Pourquoi autant de femmes sont-elles victimes de cette précarité menstruelle ? Celle-ci est due au coût des protections périodiques qui sont très chères pour de nombreuses femmes. Beaucoup de débats sont ouverts autour de cette question. Comment aider ces femmes ? Faut-il rendre les protections périodiques gratuites pour toutes les femmes ou juste pour celles en situation de précarité ? Est-il juste que les femmes payent leur protections périodiques ?
D'après des calculs du journal le Monde, chaque année les femmes dépenseraient en moyenne entre 100 et 150 euros en protections périodiques et médicaments anti-douleurs. Ces chiffres sont sans compter les frais de gynécologue ou de médecin à cause de leurs règles.
Aider toutes les femmes dans le besoin est très compliqué car beaucoup n'osent pas dire qu'elles ne peuvent pas se payer de serviettes hygiéniques, de tampons ou toute autre protection périodique.
La solution est-elle donc de rendre toutes ces protections gratuites ? C'est en tout cas le choix qu'a fait l'Écosse, qui devient le premier pays à permettre à toutes les femmes d'accéder à des protections periodiques gratuitement. Le 24 novembre dernier, le parlement écossais a fait passer une nouvelle loi qui oblige les collectivités locales à en fournir gratuitement à toutes les femmes qui en ont font la demande. Après quatre ans de lobbying de la part de la députée Monica Lennon, cette loi est enfin passée. Le coût est cependant élevé pour le gouvernement qui va mobiliser 11 millions d'euros par an.
Maintenant que l'Écosse a rendu ce projet possible, beaucoup se demandent pourquoi la France ne le ferait pas à son tour. En effet, dans son interview à Brut, Emmanuel Macron a abordé le sujet en disant qu'il y aurait très bientôt une « réponse concrète ». Le 16 décembre, une dépêche de l'AFP a révélé que le gouvernement allait porter le budget pour la précarité menstruelle à 5 millions d'euros en 2021. Nous allons donc voir si comme promis durant ce premier semestre 2021 une réponse à la précarité menstruelle sera vraiment apportée, ou non, pour ces femmes.
Saskia Juigner
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