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Second tour d’Albert Dupontel : l’incroyable péripétie d’un candidat à l’élection présidentielle

En salle depuis le 28 octobre, Second tour s’immisce dans les coulisses d’une campagne présidentielle française secouée par de nombreuses mésaventures.


© Pathé - Capture d'écran de la bande annonce de Second Tour, à 0:17'', publié le 5 septembre 2023


Plongée au cœur d’une campagne présidentielle qui se déroule en 2023. Les sondages projettent une victoire d’un candidat, prénommé Pierre-Henry Mercier (interprété par Albert Dupontel) appartenant au camp la droite républicaine. Issu d’une famille relativement aisée, il est soutenu par de puissants personnages financiers à la réputation parfois douteuse, notamment un juge et deux scientifiques controversés. Malheureusement, certaines déclarations prononcées en « off » par leur poulain ne vont guère leur plaire. Affichant une véritable préoccupation pour les problématiques environnementales, ces questions sont totalement absentes de son discours public.


Une découverte familiale bouleversante


Cette discrète préoccupation pour les enjeux écologiques sera repérée par une équipe de journalistes composée de mademoiselle Pove (Cécile de France) et Gus, caméraman (Nicolas Marié). Initialement sous-classée dans le service sport de sa chaîne de télévision pour avoir révélé des soupçons de corruption de l’actionnaire majoritaire, la journaliste forme un duo avec son assistant et retrouve le service politique par une succession d'événements improbables, en premier lieu l’explosion de la voiture transportant le candidat Mercier. La doublette va dès lors enquêter sur son intimité et découvrir une face cachée du candidat : après avoir constaté qu’il discutait en langue roumaine avec son garde du corps (Uri Garivel), les journalistes vont découvrir que Pierre-Henry Mercier est en réalité l’un des jumeaux nés d’une mère roumaine réfugiée en France. L’un sera adopté par Mme Mercier, tandis que l’autre retournera en Roumanie lorsque leur mère biologique sera expulsée du territoire français. Après une autre tentative d’assassinat, Pierre-Henry reverra pour la toute première fois son frère jumeau Santu (incarné lui aussi par Albert Dupontel) dont il ignorait totalement l’existence, au caractère opposé à celui de son brillant frère et travaillant comme apiculteur dans un petit bourg du sud de la France. Blessé, Pierre-Henry va alors voir son jumeau le remplacer physiquement, notamment pour le débat du second tour.


Une comédie saisissable par les novices de la politique


La force de cette comédie dramatique réside dans son caractère accessible. Le scénario est facilement saisissable pour tout spectateur occasionnel du cinéma français et peu habitué du style atypique de Dupontel, marqué par une utilisation poussée du loufoque et des situations improbables. Son compagnon de route habituel Nicolas Marié garde un rôle prépondérant dans une intrigue qui dure près d’environ une heure et demie. Tous les personnages évoluent dans une situation incertaine, incapables de prédire l’avenir, à l’exception peut-être de Cécile de France qui, dans son personnage de journaliste politique repêchée, parvient quelque peu à rythmer cette campagne électorale fictive. Ne pas être un passionné de politique n’est pas un frein pour envisager de voir le film : il permettra à chacun de saisir les questions soulevées par le scénario, renvoyant à la fois à la pression des groupes d’intérêts finançant la campagne de Mercier et à l’immersion de la vie personnelle et familiale dans une campagne publique, particularité nécessaire de nos jours où la surmédiatisation oblige les candidats à assumer pleinement ce que l’on pourrait appeler leur « extimité ».



Josselin Lucké-Baron




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