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Stimuler les cinq sens : la clé pour déguster

En jouant sur notre vue, ouïe, odorat, goût et toucher, l’exposition « Banquet » de la Cité des sciences nous révèle l’influence de nos sens sur notre plaisir de manger, non sans nous mettre l’eau à la bouche.

Affiche de l'exposition

Accrochés au mur, un couvercle claque avec force sur une casserole, un fouet bat une crème imaginaire, une clochette signifie l’arrivée imminente du repas : « La danse des ustensiles », première étape de l’exposition, éveille d’ores et déjà l’appétit en stimulant notre ouïe.


Avant de croquer, place à la séduction des sens


« Le visuel, c’est une mise en bouche », assure une mère, face au cliché d’un pavé de saumon d’un doux rose, nappé de baies pourpres. « Si je vois des aliments que j’aime, ça me donne tout de suite plus envie. » précise-t-elle en poursuivant sa route. Gare, cependant, aux mets trop sophistiqués qui rebutent parfois, à défaut de charmer. En effet, face au rubik’s cube de fruits pâles, les réactions du public apparaissent plus maussades : « C’est dénaturé. En fin de compte, c’est plus beau qu’appétissant. » Pour petits et grands, cuisiniers et dégustateurs, c’est donc indéniable : la première impression s’avère fondamentale.


Si certains s’arrêtent au visuel pour juger un plat, d’autres, plus curieux, mobilisent aussi leur odorat. Plus loin dans le parcours, une série de robinets relâchent des odeurs dont il faut déterminer la nature. Tour à tour, des adolescents se prêtent au jeu. L’un reste neutre, une autre se recule, un dernier fronce le nez : « Honnêtement, ça pue. Et pourtant j’adore le parmesan. » Et pour cause, dégusté à l’aveugle, ce fromage italien dégage une odeur peu appréciée. Un autre robinet dégage quant à lui une fragrance de vanille, bien plus alléchante, ce qui ne manque pas : « Ca me donne envie ! » ; « Cette odeur me donne trop faim. » En clair, conquérir nos sens, d’abord visuel et olfactif, apparaît sans conteste comme un élément essentiel pour apprécier notre repas.


Cinq sens : entre interdépendance et complémentarité


Au fil du parcours, les ateliers se succèdent pour tester nos sens. Une jeune famille occupe le premier, qui consiste en la dégustation d’une madeleine à la teinte rose, verte ou noire - en fonction du choix du distributeur - dont il faut déterminer le goût. Quels que soient l’âge et le sexe, le réflexe est le même : inspecter du regard, humer, pour enfin mordre à pleines dents. Alors ? A voix haute, le cadet de la famille déchiffre le résultat : « comme 73% des gens, vous n’avez pas reconnu le goût de l’abricot dans la madeleine verte. » Ce qu’il faut en déduire, c’est que, bien souvent, la vue seule ne permet pas d’identifier les aliments. Il en va de même pour les autres sens, comme l’illustre le prochain atelier.


Dans un renfoncement, un distributeur relâche une graine, qui tombe entre les mains d’une solitaire. Suivant les instructions, elle se pince le nez, mâche un instant, puis libère son organe. « C’est fou, ça ! » lance-t-elle instinctivement alors que le goût de la coriandre, auparavant inexistant, se répand dans sa bouche et son nez. Lorsque nous mâchons, des molécules volatiles se libèrent et remontent jusqu’aux fosses nasales pour stimuler nos récepteurs olfactifs. Les deux sens que sont l’odorat et le goût apparaissent donc indissociables quand il est question de savourer pleinement un repas.

A chaque atelier, le toucher est aussi mobilisé par l’intermédiaire de la texture : moelleux de la madeleine, croquant de la graine. Un panneau mauve indique le lien étroit entre toucher et ouïe : la bouche fait en effet caisse de résonance alors que le son se propage jusqu’à l’oreille interne par le biais des os du crâne, phénomène nommé conduction osseuse.


Il est 12h45 lorsque débute le banquet final de l’exposition. Entre fragrance de homard, mélodie des vagues, plat digne d’un restaurant étoilé, et autres, ce spectacle immersif excite, une fois de plus, nos cinq sens, et nous rappelle de n’en négliger aucun lors de notre dégustation imminente.


Margot Darcy



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