top of page
  • Photo du rédacteurloeildassasparis2

Sucre, mensonges et maladies

Le 4 mars dernier marquait la journée mondiale contre l’obésité. Cette maladie, qui touche 17% de la population en France, peut provenir de multiples causes, dont une que nous ne connaissons que trop bien : le sucre.



Documentaire de Michèle Hozer - Sucre, le doux mensonge - Arte - 2015


En 2015, la chaine télévisée franco-allemande Arte diffusait un reportage : « Sucre, le doux mensonge » (disponible sur Youtube).

Faisant une rétrospective des influences de l’industrie du sucre sur notre consommation et notre mode de vie, le documentaire n’est pas passé inaperçu.

Aujourd’hui, il est avéré que la consommation de sucre en grande quantité est responsable, en partie, de maladies cardiaques, d’obésité et de diabète.


Notre consommation augmente car l’industrialisation de l’alimentation ne cesse de progresser.


Obésité : Gras VS Sucre


Dans les années 1970, un rapport de la Great Western Sugar Company déclarait : « Obesity is caused by « excess calories » ». L’obésité est due à un excès de calories.

Durant cette même période, certains chercheurs, surtout américains, commencent à produire de nouvelles recherches entraînant des découvertes. Mais à chaque fois qu’une étude prouvant les effets nocifs du sucre paraissait, les industriels payaient des scientifiques pour contrer ces conclusions.


Les industriels ont beaucoup travaillé leur communication et ont pendant longtemps culpabilisé la population. Ils affirmaient que le gras était la cause de la prise de poids et qu’il suffisait de faire du sport pour être en bonne santé. En trente ans, le nombre d’Américains adultes obèses ou en surpoids a augmenté de 27%. Cette croissance aussi significative s’explique par un manque de sport, et non pas par les produits que l’on consomme.


Ironie à part, il s’agit de comprendre pourquoi le sucre est à l’origine de maladies, comme l’obésité.


Que se passe-t-il dans notre organisme ?


Notre corps a besoin de glucose (sucre) puisqu’il est un carburant. En grande quantité, il peut devenir néfaste. D’autres molécules de sucre existent comme le fructose ou le galactose. Les sucres sont aussi appelés glucides.


Ils peuvent être composés d’une ou de deux molécules (exemple : glucose + fructose), mais dans tous les cas, lors de leur consommation, ils seront découpés par les enzymes pour qu’il ne reste que des sucres à 1 molécule.


Plus y a de glucose dans le sang (molécule simple), plus la glycémie augmente. Le pancréas secrète de l’insuline pour contrôler le taux de glucose, et va envoyer les molécules à différents endroits. D’abord, dans nos cellules pour une utilisation directe. Il s’agira ici d’énergie. Dans le foie, pour créer un stock d’énergie en cas de besoin. Puis, dans les tissus adipeux, où elles se transforment en mauvaises graisses.


Les glucides vites digérés provoqueront donc un pic d’insuline et un stockage de graisses. Les glucides digérés plus lentement entraîneront une arrivée dans le sang du glucose plus lente et donc une insuline générée doucement. Les graisses sont ainsi moins stockées.


L’obésité est une maladie, qui ne peut être résolue à l’aide de « sport ». Aussi, le sucre, dans sa perfidie, rend addict. Il est associé à une sensation de plaisir, ce qui pousse le cerveau à en demander toujours plus.


Des régimes vraiment « light » ?


Les années 60 sont marquées par les régimes américains, visant à développer des boissons « light ». Ces produits, sans gras, perdent en saveur. Pour compenser le manque de goût, les industriels n’avaient qu’à ajouter du sucre et du sel.

Leur but premier était de passer les contrôles des agences comme la Farm Security Administration (FSA). Il suffisait donc, en prenant exemple sur l’industrie du tabac, de manipuler les chiffres, les recherches et remettre en question les découvertes allant à l’encontre de leur business.


Aujourd’hui, il existe 56 appellations différentes pour le sucre. Ce qui aide les industriels à ajouter plus de sucre sans que nous nous en rendions compte.

La situation est presque comparable à celle des années 1970. Les débats sur le sucre s’activent à nouveau. Seulement maintenant, nous possédons plus de données.

Les industriels ne semblent pas prêts à faire de compromis. Compromis étant synonyme de perte de chiffre d’affaire. Aussi, ils continuent de demander toujours plus de preuves.


D’ailleurs, depuis que les risques du sucre ont été acceptés par une grande partie de la communauté scientifique, l’industrie a tenté de rebondir en proposant des produits « sans sucre ajouté » ou avec des substituts du sucre comme de l’aspartame. Ces produits ne sont pas mieux. Des études ont montré que l’aspartame est cancérigène chez l’animal. Une de ses molécules est le méthanol, un alcool à brûler. Le risque réside encore une fois dans la quantité consommée, d’autant plus qu’il faut plus d’aspartame pour compenser l’absence de sucre.


Quelles solutions ?


Il ne s’agit pas ici de vous culpabiliser. Le problème du sucre n’est pas isolé, et tout comme le tabac, il a été l’objet de pressions de lobbies. Des solutions existent ou pourraient advenir.

Les industries doivent exister, il serait impossible de toutes les supprimer (d’autant plus qu’elles représentent beaucoup d’emplois).

Mais les États doivent agir et réglementer. Les produits transformés, comportant une grande quantité de sucre, doivent être davantage taxés. Il s’agit ici de la santé des populations, qui touche la planète entière.


Le manque d’argent investi dans la recherche par les États a aussi été la cause de retards considérables sur nos connaissances. Les chercheurs allaient, et vont toujours, chercher des subventions ailleurs. Parfois auprès de grandes entreprises qui ne sont pas des plus neutres. Des moyens doivent donc être redonnés aux chercheurs, pour leur garantir une partialité. La connaissance précède et conditionne l’action.


Aussi, la transparence reste essentielle et les industriels doivent être clairs sur la composition de leurs produits. Certes, des étiquettes « nutriscore » ont été mises en place. Mais ces logos informant sur la qualité nutritionnelle des produits ne sont encore pas obligatoires. Les industriels choisissent les produits auxquels appliquer le score. Cet indicateur ne prend pas en compte l’ensemble des critères, comme celui de taux de graisses saturées. Il ne tient pas non plus compte du degré de transformation des aliments, pourtant riches en mauvais sucres.


Vous aussi, vous pouvez diminuer le sucre dans votre alimentation, en trouvant des alternatives à ce qui existe. Par exemple, les pâtes complètes sont préférables aux pâtes blanches. L’indice glycémique, c’est à dire l’indicateur de la capacité d'un aliment à augmenter la concentration de glucose dans le sang, est plus bas lorsque les céréales sont complètes. Cela ne signifie pas que vous ne devez pas manger de produits raffinés, transformés. Il suffit déjà d’être informé(e) et ensuite d’équilibrer sa consommation (si vous le souhaitez !).


Salomé Genin





18 vues0 commentaire
Post: Blog2_Post
bottom of page