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Tensions sociales à l’île Maurice : Mise à nue d’un problème profond


Depuis le mois d’avril, des troubles chamboulent la petite île située au cœur de l'archipel des Mascareignes. L’inflation progressant, de nombreuses manifestations ont eu lieu dans différentes villes du pays, avant l’arrestation de l’un des organisateurs le 20 avril dernier. Mais comment en est-on arrivé là ?



©Denisbdy - Port Louis, la capitale


Une situation sociale tendue, due à ses caractéristiques géographiques et démographiques


Depuis des mois, le malaise social se fait ressentir. En effet, le chômage et la délicate gestion des services publics n’ont pas fait bon ménage avec l’augmentation de l’inflation que l’on connaît. Les prix subissent une hausse historique : +20% en moyenne sur les denrées alimentaires de base, +25% pour le carburant et +30% pour le gaz.


L’ancienne colonie britannique souffre plus globalement d’un lent développement sur sa petite superficie face à une population très élevée (655,41 habitants/km2).


Par ailleurs, les tensions sociales qui ressortent aujourd’hui, en temps de crise, ont été nourries tout au long des dernières décennies et proviennent notamment des caractéristiques du territoire. Son isolement, sa surpopulation et son manque de ressources naturelles n’ont pas joué en sa faveur. L’île Maurice a besoin d’importer de nombreux produits, notamment le riz, alors qu’elle n’exporte presque exclusivement que du sucre (et ses dérivés). Son économie est donc largement tributaire de la situation économique internationale.


Des manifestations réprimées


Cette situation économique se dégrade et la situation a poussé les habitants les plus fragiles économiquement à faire entendre leur colère dehors, notamment dans la capitale Port-Louis. Il faut néanmoins noter que les rassemblements publics de plus de 12 personnes sans autorisation préalable sont interdits sur l’île.


C’est ainsi qu’une manifestation du vendredi 22 avril à Camp-Levieux, dans l’ouest de l’île, a viré au chaos. Plus d’une centaine de personnes scandaient des slogans anti-gouvernement, quand des violences ont éclatées entre ces derniers et les forces de l’ordre. L’un des organisateurs de la manifestation a été arrêté, provoquant un regain de violence, des voitures brûlées ou encore des routes bloquées.


Le gouvernement reste plutôt silencieux face à la situation. Le Premier ministre Pravind Jugnauth a indiqué que : "Les gens doivent comprendre que mon gouvernement a toujours été sensible aux personnes au bas de l'échelle". Il est : "triste de voir ce genre d’attitude. Certaines personnes vont contre la loi. Je fais un appel à la population de tirer ses propres conclusions face à ce genre de comportement ».

La population n’est pas dupe face à la communication politique parfaitement orchestrée par le gouvernement, et attend beaucoup de la part de la classe politique, aussi accusée de corruption.

En effet, depuis le début de la pandémie, les Mauriciens se trouvent de plus en plus méfiants face à leurs dirigeants : Environ 25 millions d'euros de médicaments et d'équipements sanitaires ont été importés dans des conditions jugées suspectes par la population.


D’aucuns espèrent des discussions entre les partenaires sociaux et le gouvernement, pour pallier les grandes difficultés auxquelles font face un nombre croissant de familles.


Victoria Petrolesi


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