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[Tribune] La prise de pouvoir de l’Afghanistan par les Talibans : Quel avenir pour les Afghanes ?


Crédits photos : Compte Instagram de @deepoku.


« Nous avons tous perdu notre liberté et nous sommes à nouveau emprisonnés » déclare une jeune fille Afghane qui écrit à Angelina Jolie en appelant à l’aide.

« S’il vous plait, aidez-nous » demande une journaliste Afghane. Elle aussi, appelle à l’aide.


Les témoignages se succèdent, se ressemblent et se multiplient.


Selon l’ONU, les femmes et les enfants représentent 80% des personnes fuyant l’Afghanistan, pour la simple et bonne raison que les femmes et les filles sont les premières en danger face aux Talibans. Leur situation est extrêmement préoccupante. L’arrivée au pouvoir des Talibans signifie pour toutes les femmes Afghanes la fin de leur liberté.


En effet, lorsqu’ils prennent le pouvoir dans les années 1990, les Talibans instaurent la charia, la loi islamique codifiant l’ensemble des droits et des devoirs individuels et collectifs. La charia mise en place par les Talibans comprend notamment l’interdiction pour les filles d’aller à l’école au-delà de 12 ans, l’obligation pour les femmes de porter la burqa, ou encore l’interdiction de sortir sans être accompagnée par un homme.


Les femmes sont aussi en première ligne face aux crimes des Talibans : elles sont les premières tuées, violées ou mariées de force. De nombreux appels à l’aide des femmes afghanes fleurissent sur tous les réseaux sociaux. Elles demandent le rapatriement dans un pays sûr afin d’être en sécurité.


Depuis qu’ils ont repris le contrôle du pays, les Talibans ont déjà remis en place la charia dans plusieurs régions afghanes.


Plus encore, la vie des activistes féministes et LGBTQIA+ qui ont tenté d’améliorer les conditions de vie des minorités pendant des années, est particulièrement menacée. Depuis 2001 (la fin du régime des Talibans), les activistes se battent pour la liberté des femmes, des filles et des minorités de genre en Afghanistan. Nombre d’entre elles ont pu commencer leurs études, être diplômées, et commencer une carrière en tant que journaliste, politicienne, docteure, autrice, activiste… Et pourtant, depuis l’arrivée des Talibans, elles sont dans l’obligation de mettre un terme à cette vie-là. Elles vivent cachées et n’osent plus sortir par peur d’être arrêtées, violées, torturées et tuées.


Les activistes sont d’autant plus ciblées par les Talibans à cause de leur militantisme : les journalistes, les défenseuses des droits des femmes, la société civile qui se bat pour le maintien des libertés. Toutes ces femmes sont particulièrement en danger.


« N’oubliez jamais qu’il suffira d’une crise politique, économique ou religieuse pour que les droits des femmes soient remis en question. Ces droits ne sont jamais acquis. » - Simone de Beauvoir.


Nous le voyons, ces dernières années ont plus que jamais remis en question les droits des femmes dans le monde entier : les Etats-Unis, la Turquie, la Hongrie… Des mouvements réactionnaires s’élèvent et mettent en péril les droits fondamentaux des femmes et des minorités de genre.


La communauté internationale s’est mobilisée ces deux dernières années pour protéger les droits des femmes à travers le monde. Lors du Forum Génération Égalité (co-organisé par la France, qui a eu lieu à Paris en juillet dernier), l’ensemble des États, des organisations internationales et des acteurs privés se sont engagés à promouvoir les droits des femmes. Pour cela, ils ont engagé 40 milliards de dollars pour financer différents programmes dans le but de protéger et promouvoir les droits des femmes dans le monde.


Aujourd’hui, plus que jamais, il est temps pour la communauté internationale de tenir ses engagements pour venir en aide aux femmes Afghanes. La France plus particulièrement a mis en place suite au Forum Génération Égalité le dispositif « défenseurs des droits ». C’est un dispositif d’accueil pour les femmes et les hommes « particulièrement menacés ». La première partie du dispositif est censée être exclusivement réservée à la protection des défenseurs des droits des femmes. Dans ce cadre-là, il est indispensable que ce dispositif soit déployé.


Depuis plus d’une semaine déjà, les Talibans ont pris le contrôle du pays. Les forces américaines, encore présentes sur place, ont fixé au 31 août la date limite pour terminer les évacuations.


Il reste donc une semaine pour sauver les activistes et femmes Afghanes. Pourtant les évacuations se font au compte-goutte. La situation sur place se dégrade de jour en jour. Seul l’aéroport international de Kaboul est encore en fonction. Pour l’atteindre, il faut passer le contrôle de l’armée Afghane encore sur place, celui des Américains, et enfin celui des Talibans. C’est un parcours du combattant. A l’heure actuelle, la France a évacué 2000 personnes dites « à risque ».


Il est difficile de savoir dans quelle mesure le dispositif « défenseurs des droits » est appliqué, ou pas. La mobilisation des collectifs et associations féministes français porte ses fruits : 3 activistes afghanes et un bébé ont pu être rapatriés en France (source : Pourvoir Féministe).


La mobilisation doit continuer. Des milliers de femmes peuvent encore être sauvées.


Marylie Breuil, Militante #NousToutes.



Les ressources pour aller plus loin :







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