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Violence policière dans la mobilisation contre l'A69 : «En deux mots, démesurée et disproportionnée»

Olivier Chollet, référent du Groupe national de surveillance des arbres (GNSA) pour Lavaur et le Vaurais, revient sur la brutalité des forces de l’ordre à l’occasion du week-end de contestation du 21-22 octobre contre la reprise du chantier de l’autoroute Toulouse-Castres.

Un manifestant contre l’A69, projet d’autoroute entre Toulouse et Castres, à Saïx (Tarn), le 22 octobre 2023.

VALENTINE CHAPUIS / AFP.


Comment s'est traduite la répression des forces de l'ordre lors de cette mobilisation ?


En deux mots, démesurée et disproportionnée. Sans pouvoir vous donner un chiffre exact, on a reçu un nombre considérable de grenades lacrymogènes et de grenades de désencerclement dans l’après-midi du dimanche 22 octobre. Ensuite, beaucoup de militants ont été blessés par des coups de matraques. Thomas Brail, le fondateur du GNSA, s’est pris un choc assez violent au niveau des genoux alors même qu’il appelait les agents à ne pas faire usage de la force. Certains policiers ont aussi chargé plusieurs petits groupes ou activistes solitaires qui étaient complètement pacifiques, en pleine étreinte ou simplement assis par terre.

1 600 policiers et gendarmes casqués et parés d’un bouclier ont été mobilisés pour ce rassemblement. Quel est votre ressenti vis-à-vis de ce fort déploiement ?

On sentait déjà depuis quelques jours, par rapport au nombre d’agents annoncés par la préfecture, qu’il y aurait de la répression. Pour tout vous dire, j’ai un peu plus de 50 ans, je fais de nombreuses manifestations pour différentes causes depuis que je suis étudiant, et c’est la toute première fois de ma vie que j’ai participé à une mobilisation avec des protections. J’avais des lunettes de piscine, un masque FFP2, une bouteille de Maalox pour contrecarrer les effets des gaz lacrymogènes, et je m’en suis servi.


Quand je suis arrivé dans mon cortège, j’ai constaté que, tout comme moi, beaucoup de militants, des jeunes comme des plus âgés, étaient vêtus de noir et bien protégés. C’est là que je me suis dit : « Oula, ça va être chaud. ».


À un moment, on s’est retrouvé sur la nationale 126, à cinq cents mètres des forces de l’ordre. Ils avaient formé un barrage sur lequel étaient montées des barrières anti- émeutes de quatre mètres de haut. Autour, on a dénombré une vingtaine de voitures de gendarmes mobiles. Tout ce dispositif, c’était à la fois excessif et impressionnant.

Que pensez-vous de la tension croissante entre militants et forces de l'ordre dans les actions de désobéissance civile liées à l'environnement ?


La tension qui se met en place reflète à la fois la détermination des militants écologistes devant l’urgence de la situation et la détermination des décideurs politiques à poursuivre leurs projets, alors même que ceux-ci sont catastrophiques et scandaleux

pour le climat. Face à ce constat, nous, militants, on ressent un mélange de dégoût, de colère et de tristesse. Ce sont d’ailleurs globalement les sentiments qui nous ont habités les uns les autres à la sortie de cette mobilisation. Dégoûtés de voir des violences exercées sur des personnes à genoux, par terre, les bras levés. Tristes de voir qu’on est obligé d’en arriver là, de se mobiliser en masse pour faire cesser des projets qui mettent en péril notre planète et les générations futures, tristes aussi de voir de quelle manière nos actions sont réprimées. Enfin, en colère, parce que ce n’est jamais agréable d’être témoin, et parfois victime, d’une telle virulence.


Margot Darcy



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