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Xavier Bertrand, quelle stratégie pour remporter le Congrès ?

Retour sur la campagne du candidat à l’investiture du parti Les Républicains pour l’élection présidentielle.

Dernier meeting de campagne de Xavier Bertrand avant le Congrès, 29 novembre 2021, Twitter (@PierreDujol) - Rilleux-la-Pape (près de Lyon).


Alors que le Congrès se profile, la tension monte. Quelle stratégie l’ancien assureur devenu homme politique a-t-il décidé d’adopter ? Difficile d’échapper à cette question alors que la course à l’investiture du parti bat son plein. Le contexte semble propice à une forte mobilisation électorale, tandis que l’avancée de l’extrême droite menace le parti. Ces enjeux ont structuré la campagne du candidat qui affrontera sa « famille » ce mardi pour un dernier débat. Sera-t-il désigné candidat de la droite ?


Le Républicain retrouvé


Il est le candidat qui se démarque des autres dans les sondages. Même s’il est talonné par Valérie Pécresse, l’ancien Ministre du travail utilise quand même cette avance pour se faire entendre. Il a longtemps exprimé des réticences. Dès son annonce de candidature en juin, le président des Hauts-de-France se présentait comme le candidat de la droite et du centre et excluait toute participation à une quelconque procédure de départage. Pour Jérémy Facon, 20 ans, étudiant à Sciences Po Lille et militant depuis ses 14 ans, « Les Républicains, c’est sa famille politique, qu’il a quittée, mais il y a toujours des amis. Il y a besoin dans une campagne présidentielle de soutien financier, des militants, et d’organisation ». Rappelons-le, Xavier Bertrand avait fait le choix de quitter le parti en 2017, notamment pour exprimer son désaccord quant aux incertitudes sur qui soutenir. Jérémy envisage ce besoin de renouer avec une base d’électeurs circonspects, puisqu’il peut « y avoir des rancoeurs, ce qui est tout à fait compréhensible, surtout quand on a une famille qui ne va pas très bien comme c’était le cas en 2017 ».


Le Président de la région des Hauts-de-France se présente comme le candidat le mieux placé pour accéder au second tour de l’élection présidentielle. Et il est vrai que pour beaucoup les sondages lui confèrent une légitimité particulière. Or, il demeure largement distancé par Emmanuel Macron et Marine Lepen en termes d’intentions de vote. Un candidat de la droite, certes, mais loin d’être assuré d’accéder au second tour. Pour Natalie Gheerbrant, conseillère régionale de la région des Hauts de France, « au moment où il sera le candidat élu par le Congrès, toute la droite le soutiendra ». On s’attend donc à une percée dans les sondages, surtout lorsque l’avancée du presque-candidat Eric Zemmour est en berne. En effet, « le Congrès a le bénéfice de rassembler tous les électeurs de la droite » et « leur permet d’être tous unis derrière un candidat », confirme Jérémy.


« Il n’a pas voulu créer la désunion. »


Dans cette optique, Xavier Bertrand a finalement concédé à se soumettre au choix des adhérents. Rassembler la droite, c’est en effet primordial pour la « famille » politique qui ne souhaite pas réitérer ses déconvenues de 2017. Son choix s’explique, selon Natalie Gheerbrant, par le fait qu’ « il a n’a pas voulu créer la désunion ». Une candidature de Xavier Bertrand seul « aurait créé des diversions. L’objectif de Xavier Bertrand était de rassembler, c’est pour ça qu’il a finalement accepté de rejoindre le Congrès ». Selon elle il ne s’agissait pas non plus d’une peur de ne pas être réélu, comme elle le souligne « Le Congrès est la meilleure des choses qui soit », notamment car la primaire voit parfois des élections de candidats « assez surprenantes ».

Cette mise en avant de la « famille » partisane s’exprime dans une ambiance on ne peut plus sereine. L’affrontement se fait dans le calme (d’ailleurs, parle-t-on d’un réel affrontement ?). On le voit bien dans le déroulement des débats, les candidats s’appelant par leurs prénoms (sont-ils inspirés par le débat entre Sandrine Rousseau et Yannick Jadot qui se tutoyaient ?), étant assis face-à-face sur des fauteuils à la manière d’un salon de discussion, ne s’échauffant pas… Leur volonté de trancher avec la dégringolade de 2017 se ressent jusque dans leurs dialogues. Les candidats ne font pas de grandes frasques médiatiques, et assurent se ranger docilement derrière celui qui gagnera le coeur des adhérents.

Le candidat de la droite ?


Dernièrement, le parti des Républicains a fait preuve d’une vitalité démocratique impressionnante face à un boom de nouveaux adhérents. Cette attractivité du processus de départage semble augurer d’une mobilisation importante des électeurs prêts à désigner leur candidat. Est-ce que Xavier Bertrand peut in fine s’imposer comme candidat légitime de la droite ?

Difficile à dire pour l’homme politique qui agit depuis longtemps sur le territoire. Déjà populaire dans les Hauts-de-France, son annonce de candidature précoce a certainement permis une dynamique électorale effective. Natalie Gheerbrant est formelle, puisque selon elle « il a pris des mesures qui ont été très bien reçues par la population »; « cela a permis de favoriser sa popularité ». Si Xavier Bertrand est désigné candidat des Républicains, cet ancrage territorial accompagné d’une mobilisation massive du parti pourrait le mener plus loin qu’escompté. Cependant, malgré une formation partisane plus unie que jamais, difficile de prédire l’issue de ces élections.


Emma Téreygeol


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