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Élection présidentielle taïwanaise : quel avenir pour l’Asie-Pacifique et l’équilibre géopolitique mondial ?

Le 13 janvier dernier a eu lieu l’élection présidentielle taïwanaise au terme de laquelle William Lai, leader du Parti Démocrate Progressiste (DPP), est devenu Président de la République de Chine. Si la désunion de l’opposition - le Kuomintang (KMT) et le Parti populaire taïwanais (TPP) ayant échoué à composer un duo de candidats communs - et le bilan globalement positif du gouvernement de la présidente sortante, Tsai Ing-wen, l’ont favorisé, ses prises de positions quant à l’indépendance de l’île ne font qu’exacerber les tensions avec la Chine.



Une scission sino-taiwanaise historique


La scission entre la Chine et Taïwan est survenue en 1949, lorsque le Parti communiste chinois, mené par Mao Zedong, s'est emparé du pouvoir à Pékin. Renversant le gouvernement du parti nationaliste Kuomintang, à la tête du pays depuis 1912, a été proclamée la République populaire de Chine. Pendant ce temps, le parti nationaliste, déchu, s'est réfugié à Taïwan et y a affirmé être le seul pouvoir légitime.



La cristallisation des tensions dans l’Asie-Pacifique 


Bien que la Chine ait usé d’une pression économique et militaire considérable pour influencer le résultat de l’élection présidentielle, elle n’est pas parvenue à ses fins. Parmi les tentatives de coercitions chinoises, on peut notamment mentionner l’envoi de ballons d’espionnage à destination de l’île, ainsi que la prolifération de déclarations offensives à la veille de l’élection, appelant les Taïwanais à faire “le bon choix”. William Lai, quant-à-lui, souhaite protéger Taïwan des menaces et intimidations de la Chine tout en poursuivant les échanges économiques avec elle et le reste du monde. 


Est également conservé le statu quo de l’île asiatique - ni indépendance, ni réunification avec la Chine - pour assurer une stabilité politique relative dans le détroit. L’un des points de discordes qui cristallise les relations sino-taïwanaises demeure précisément la reconnaissance mondiale du consensus de 1992 selon lequel il n’y a qu’une seule Chine. Ainsi, Pékin insiste sur le fait que Taïwan constitue une partie inaliénable de la Chine sur laquelle elle estime avoir la mainmise et décide de mettre fin aux relations avec toute nation qui reconnaît officiellement l’île.



Un risque d’escalade militaire dans le détroit de Taïwan


Les tensions risquent de s’intensifier si William Lai continue de revendiquer l’indépendance de Taïwan vis-à-vis de la Chine, d’autant plus que l’Empire du Milieu aspire à réaliser le “Rêve chinois” défendu par Xi Jinping pour le centenaire de la République populaire de Chine en 2049, c’est-à-dire récupérer ce territoire qu’elle estime être sien. Toutefois, selon Antoine Bondaz - chercheur français à la Fondation pour la recherche stratégique (FRS) et spécialiste de la Chine, de Taïwan, de la Corée du Nord et de la Corée du Sud - le risque d’escalade volontaire est extrêmement faible, que ce soit du côté chinois ou états-unien et cela, malgré les déclarations de Joe Biden qui affirme être prêt à défendre militairement Taïwan au nom de l’engagement des États-Unis envers la sécurité et la stabilité dans la région asiatique. Cette déclaration s’inscrit d’ailleurs dans “l'ambiguïté stratégique” pour laquelle les États-Unis optent en appliquant la “politique d’une seule Chine” tout en entretenant des liens étroits avec Taïwan. 



Fanny Blondet-Jourdan

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